Écrivain sur le tard, j’ai concentré la production de mes livres sur une période de 15 ans, de 2003 à 2018.
Le premier de mes neuf livres « Lo Noste Béarn » est née de mon premier site internet que j’avais effectué en vue de réaliser un portail béarnais gratuit. Pour le parfaire, il m’est venu l’idée « saugrenue » d’y inscrire toutes les communes du Béarn, puis subséquemment, celle d’en faire un livre. Le challenge n’était pas évident au départ car il fallait présupposer la possibilité de pouvoir dégager un résumé substantiel pour chaque commune, bien que certaines soient de taille minimales. Le grand nombre de lectures et l’aide de maires et autres, m’ont permis de remplir ce challenge..
J’ai eu la chance de trouver une éditrice qui a décidé d’en faire un « beau livre » comme elle a dit, soit un livre culte, très fourni en photos. Elle le désignera plus tard comme le plus joli livre du Béarn. Il en est sorti un beau bébé de 2,5 kgs.
En suivant, je me suis fait plaisir en écrivant, toujours pour le compte des éditions Monhélios, un petit guide que je qualifierais de sensitif puisqu’il fait appel aux sens et à la sensibilité du lecteur. « Terre d’Aspe » se lit de manière à coller à la remontée en douceur de la vallée d’Aspe, avec des arrêts à chaque commune rencontrée, sans oublier les communes excentrées d’Aydius et de Lescun. J’ai eu plaisir à l’écrire car je m’estime aspois de par mes origines maternelles.
Toutes les lectures et rencontres que j’ai été amené à faire, m’ont incité à me lancer dans le roman. L’idée originelle de « Le temps des grues » était principalement de retrouver l’ambiance que j’avais connue dans la ferme de mes grands-parents ; une ferme isolée dans un hameau de montagne de la vallée d’Aspe. Par la suite cette idée s’est enrichie et déplacée un siècle en arrière. J’avais l’intention d’écrire la vie d’une famille de paysans béarnais sur une année entière avec la distribution des travaux usuels, mais je n’ai réalisé en fait qu’une demi année, sous la pression de l’histoire qui ne s’inscrivait que dans cet espace de temps. Le challenge ici fut, outre celui d’arriver à la fin, d’entreprendre d’écrire tous les dialogues dans la langue du pays (traduits) et de parvenir à mes fins. Ce travail m’a pris trois ans et il m’en a fallu autant pour finaliser la rédaction en béarnais-gascon de « Lo temps de las gruas« . Temps indispensable pour trouver les meilleurs termes possibles par souci de fidélité en évitant la traduction littérale.
De plus en plus sensibilisé à notre langue béarno-gasconne, j’ai décidé de me tremper dans l’histoire de cette langue, en faisant la part belle aux principaux auteurs anciens ainsi qu’à différents écrits et chansons. Il en est sorti « Langue et chansons en pays de Gascogne« . Comme toujours à mon habitude, de fréquentes et formidables rencontres m’ont permis d’affiner le contenu, tout en visant une adaptation à la réalité contemporaine.
Tout en écrivant ces divers libres, je récoltais « pour me reposer » des dates relatives au Béarn, rencontrées au fil de mes lectures. Lorsque j’en ai eu suffisamment, l’idée de les rassembler dans un ouvrage s’est imposée. Seulement, je n’étais pas décidé pour une forme ou une autre. Après des brouillons, des essais et de nombreuses réflexions, une trame a fini par se dégager dans mon esprit. Je ne me contenterais pas d’aligner des dates, j’y joindrais des textes. D’où « Dia per dia, l’histoire du Béarn, au jour le jour« , dia per dia étant la traduction de jour après jour. Le challenge consistait dans ce cas précis à parvenir à façonner des textes suffisamment fournis et corrects pour chaque événement. Mon contrat moral personnel et mon entêtement m’ont permis d’y parvenir. Pour finaliser l’ouvrage, j’ai joint à chaque journée un dicton idoine concernant le temps atmosphérique, ce qui m’a conduit à effectuer de nouveau de nombreuses recherches spécifiques pour cette seule partie.
Sans désemparer, mon humeur taquine m’a dirigé vers un ouvrage original qui m’avait toutefois vaguement traversé l’esprit auparavant. Parallèlement à la rédaction de mes livres, je me permettais de temps en temps, en guise de détente, d’écrire des petits bouts de textes, des chansons et poèmes, soit en français, soit en béarnais. J’ai donc rassemblé ce qui m’apparaissait comme correct, du moins comme un bon point de départ pour parfaire ces textes… et me voilà reparti au boulot. J’ai pensé très vite à la répartition de ces textes et j’en ai réalisé de nouveaux sous l’angle de l’humour, notamment des saynètes et des nouvelles. C’est comme ça que « Fantaisies à cœur ouvert » a vu le jour, soit en béarnais « Fantasias a còr ubèrt ». Dans ce titre, la facétie réside dans le mot ubèrt, à la fois mon prénom en béarnais et le mot ouvert.. ce que j’essaie d’être.
Dans la veine et en prolongation de « Langues et chansons en pays de Gascogne », j’ai écrit un petit texte en référence à mes souvenirs d’enfance, destiné aux enfants béarnais et gascons : « Si on parlait gascon ? » Ce livre a pu voir le jour grâce à l’aide de deux anciens de l’éducation nationale qui ont compris ma démarche et mon but : Marcel Abbadie qui m’a apporté sa touche d’artiste polyvalent pour les dessins et Jean-Paul Basly qui a accepté de l’éditer avec sa maison d’édition personnelle : La Biscouette.
Enfin, le mois de novembre 2018, mon dernier livre, le « Dictionnaire des vallées et du piémont béarnais » est paru au grand jour. En restant toujours dans la même ligne de travail, alors que des livres sont sur le point d’être achevés, d’autres en réserve leur succèdent en quinconce. Outre de très nombreuses lectures d’auteurs anciens dans notre langue, j’ai été amené à rencontrer une foule de contemporains, toujours dans la perspective de jauger de l’état de notre langue actuellement et de trouver des expressions et des mots inconnus, voire des historiettes locales. Ce travail m’a conduit à enregistrer à Radio Oloron une chronique portant sur « Lo parlar de la tasca », soit un mot ↔ un jour.