SI ON PARLAIT GASCON

  • ET SI ON PARLAIT GASCON ?
    Petit livre illustré destiné aux enfants d’âge scolaire.
  • Auteur : Hubert Dutech
  • Illustrateur : Marcel Abbadie

Le but de ce modeste livret est de sensibiliser les enfants au gascon -quelle que soit leur origine-.
« Noël et Aimée (Nadau e Aimada) passent des vacances à la campagne chez leurs grands-parents paysans. Outre leur intérêt pour la vie de la ferme, ils découvrent peu à peu la langue maternelle de leurs grands-parents et manifestent l’intérêt d’en savoir plus. »
Un vœu qui nous est cher est de voir les parents se sensibiliser de conserve avec leur.s enfant.s

 ♦ Prix : 10 euros. Facilités pour les groupes.

ansomCommentaire :  Ce livre (Si on parlait gascon ?) est le résultat de l’union de deux retraités de l’enseignement : Marcel Abbadie pour l’illustration et Hubert Dutech pour le texte. Deux retraités ayant conservé -en dépit de leur âge avancé-, la flamme de la transmission, ainsi qu’un égal intérêt pour le partage, en l’occurrence, celui de notre langue maternelle.
En tant que locuteurs, nous désirons tous deux qu’elle perdure et nous souhaitons transmettre aux nouvelles générations de l’appétence vis-à-vis d’elle, et si possible, la même volonté de la voir prolonger son existence. Nous avons été tous les deux « impressionnés » dès notre jeune âge, dans le sens de l’impression d’une plaque photographique, par notre langue maternelle, le béarnais-gascon. Nous en avons gardé une empreinte indélébile, émotionnellement parlant. C’est ce désir commun de partage qui nous a amenés à nous associer pour réaliser ce livre.

           Il est destiné à sensibiliser les enfants « de 5 à 105 ans » et susciter un début d’initiation. Notre vœu le plus profond est que le(s) parent(s) s’initient en douceur en même temps que leur(s) enfant(s). Ce qui est en outre, un gage certain de réussite pour les uns et pour les autres.
           Est-il besoin de poser la question de l’apprentissage d’une langue régionale ?  Pour ceux qui ont baigné dedans, la question ne se pose pas, bien sûr. Disons d’abord que la langue n’est pas qu’un vecteur utilitaire comme elle est généralement perçue, mais touche aussi au relationnel. Quoi qu’on en pense, l’inconscient collectif garde une trace d’une pratique millénaire qui s’est hélas affaiblie après deux guerres mondiales. Il est évident qu’une langue reflète le passé de l’endroit dans lequel elle s’est constituée et dans lequel elle agit, qu’il s’agisse du vocabulaire ou de la syntaxe. Elle met en prise directe avec des faits réels du passé, car elle provient du peuple qui l’a modelée à sa façon en fonction de nombreux paramètres. Ainsi la langue régionale fait rentrer de plein pied le locuteur dans l’histoire de sa région.

              Outre les considérations historiques et émotionnelles, s’il faut y voir absolument un côté utilitaire, on pourrait soutenir que l’apprentissage du béarnais-gascon ne nuit nullement à celui d’autres langues étrangères. On pourrait même avancer, qu’au contraire, il le facilite, car on retrouve dans notre langue des sons qui n’existent pas en français mais qui sont présents dans nombre de langues européennes. Il en va de même pour certaines tournures de grammaire et de syntaxe, ainsi qu’au niveau de la concordance des temps. Outre le côté qu’on pourrait appeler « moral » visant à faire perdurer la langue, le but de l’acquisition est un accès au plaisir, à un certain plaisir… le plaisir d’être en phase avec son environnement, soit s’y enraciner au sens figuré, plaisir d’asseoir sa présence au sein de la communauté, en tant que facteur identitaire.

973 Parlam gascon 1er janvier 2018