Viste hèit e plan fotut Vite fait, bien fait … ou le béarnais / gascon résumé en une page
♫ Intonation : La place de l’accent tonique est indiquée par les règles suivantes: Généralement : quand un mot est terminé par une voyelle, l’accent tonique se porte sur l’avant dernière syllabe. -exemple : hada (fée) se prononce hadò Généralement : quand un mot est terminé par une consonne, l’accent tonique se porte sur la dernière syllabe. -exemple : bonet (le béret) se prononce bounét >>>Dans les exceptions, l’accent est placé sur la voyelle concernée pour matérialiser la syllabe tonique |surtout pour les verbes| (exemple: víver =vivre)
♫ Prononciation : Après la syllabe portant l’accent tonique, a se prononce comme un ò affaibli, (casa => casò ; vaca=>bacò) Il se prononce franchement a, quand il est surmonté d’un accent.( à => a ) e se prononce é (aire =>ayré) – le é est un e portant l’accent tonique (id° í, ú, ó) ò se prononce o / o et ó – se prononce ou: ex =jo (je, moi), donne you. on et or se prononcent ou la plupart du temps, notamment en fin de mot ( bon=bou ; pastor=pastou) Les r sont roulés (dans le corps d’un mot) , et les h aspirés En général, les n et r en fin de mot ne se prononcent pas (pan=pa ; anar=ana) Le v se prononce b (vaca=>baco)
♫ Les diphtongues (groupes de 2 voyelles) ai, ei,èi, oi, òi se disent ay, éy, èy, ouy, oy au, eu, èu, òu, iu se disent aw, éw, èw, òw, iw
♫ La Grammaire >>Articles: lo-los/la-las (définis) – un (ü)-ua (üo)-uas(üoss) (indéfinis) Contractions: a lo, a los=au (aw), aus (aws) / de lo, de los=deu(dou), deus(douss) par le >per lo=peu(pou) / sur le >sus lo=suu(sou) / pour le >tà lo=tau(taw) / vers le >entà lo=entau (éntaw) >>Démonstratifs : aqueste-aquesta |ici| / aqueth-aquera |aquiu| / aceth-acera |là-bas| – Pour le neutre : açò, aquò ou aquerò >>Les pronoms : -Personnels/sujets= jo(you), tu,eth |lui|(étt), era |elle|(éro) – en principe,on ne les place pas devant le verbe -Personnels/compléments= me-m’; te-t’ ; lo-l’ -‘u; la lo-l’-u ; nos-ns.nse ; vos-ve.vs.v ; los-‘us ; las los-‘us -Personnels/compléments-neutres = ac ; en-n ; i (y) – ex: que t’ac disi (je te le dis) Exemples: que ns’aidèm=nous nous aidons / que’u credi =je le crois / que m’agrada=j’aime >>Les adjectifs possessifs : -Plutôt qu’écrire mon, ton, son, on préfère la forme lo men (mon), la mia (ma) etc … lo noste (notre) -Rappel : le pronom possessif a la même forme que la série décrite ci-dessus, dite articulée
♫ La Conjugaison -éclair- (verbes réguliers) -en principe on place devant le verbe, un mot énonciatif : que (qué), ou e (é) pour exprimer l’interrogation, ou be (bé) exclamatif
terminaison des verbes
verbes en ar (terminaisons)
verbes en ir
verbes en er
Présent
i-a-as-am-atz-an
i-es-e-im-itz-en
i-es-e-em-etz-en
Imparfait
vi-vas-va-vam-vàtz-van (ex: cantavi)
í-ès-è-èm-ètz-èn
Futur
rèi-ràs-rà-ram-ratz-ràn (ex: cantarèi)
Conditionnel
rí-rés-ré-rem-retz-rén (ex: cantarí)
Impératif
canta-cantem (Subj.P)-cantatz
sent-sentim-sentitz
bat-batem-batetz
Parfait (passé simple- + de 24h)
èi-ès-è-èm-ètz_èn
ii-ís-í-im-itz-ín
oi-ós-ó-om-otz-ón
Subjonctif présent
i-es-e-em-etz-en
i-ias-ia-iam-iatz-ian
Subjonctif imparfait (se construit à partir du parfait)
On compte une grande diversité de noms dans les familles béarnaises, des noms en langue gasco/béarnaise bien entendu. Jusqu’aux « temps modernes », la société béarnaise a été essentiellement rurale, comme l’ensemble de la société française. Comme on pourrait s’en douter, les patronymes les plus nombreux découlent de cet état de fait. C’est ainsi que quantité de noms dérivent de la cellule de base de la société béarnaise: c’est-à-dire la maison (individuelle) , et ses différentes déclinaisons en maysou, casa, ostau. Ensuite, en cercle concentriques s’éloignant, viennent s’y ajouter les dépendances de proche en proche comme le jardin (casau), la grange (borde), la fontaine (hont, honda), puis les prés (prats) et les champs (cams). Ces noms nous renseignent sur l’emplacement, l’orientation, la qualité du terrain et la configuration de l’environnement immédiat et plus distant. Les éléments du décor ne sont pas absents avec l’indication de chemins, de rivières, de combes, d’arbres .. etc..
[ Noms de personnalités * ]
Nos lointains ancêtres ont donc choisi logiquement de s’attribuer en priorité, le nom de l’endroit où ils sont nés, où ils ont vécu (à moins qu’il y ait d’autres origines) , où ils ont travaillé, où ils ont aimé, et qui correspondra, la plupart du temps, à celui où ils mourront 1°) La maison simple dans le sens premier de bâtiment :Maysounave (prononcer Maysounabo) , Maysonnave, Masonnave*, (maison neuve), Lamazou*, Mazou, Mazo, Bonnemason, Lamaysouette (la petite maison) , Teulade* (maison couverte en tuiles) 2°) La maison dans le sens plus vaste de patrimoine familial, de lieu identificatoire : A partir de la casa, (prononcercazo) de préférence en montagne et dans les vallées : Lacaze*, Lacazette, Lacazedieu*, Cazaban, Cazabat*, Caze, Cazet*, Sacaze*, Cazetien*, Soucaze (sa maison) Casa, Case, Cases, Cazes, Cazette, Casette « A case casette que’m hè cauhi la camette, en tot aute loc, no’n me cauhi que lou pé » ..qu’on peut traduire par : Dans ma petite maisonnette, je me réchauffe la jambette En tout autre endroit, je ne me réchauffe que le pied Le grand félibre béarnais Simin Palay avait nommé sa maison de Gelos « Case casette » Casenave, Casanave, Cazanave, Cazenave*, Casanoube (maison neuve- c’était souvent la maison d’un cadet construite dans la propriété familiale) -cette variété de noms témoigne des déformations qu’ils subissent. A l’origine, il s’agit de casa nava qui se prononce caso nabo Cazajus, Casajus, Cazajous, Cazayous (maison vers le nord) Casassus, Casasus (maison au-dessus .. vers le sud) Cazette, Lacazette, Cazautets (petites maisons) Casalongue (grande maison), Casavieille (maison vieille-prononcer casabièyo) Casabonne* (caso bouno), Cazabonne, Casabona, Casebonne, Bonnecaze* (bonne maison) Cazemajor, Casemajor, Casamajor, Casamajou, Casamayou, Cazamayou (maison la plus importante ) Casalis, Casalère*, Cazala* , Cazabat*, Cazalaa, (la casa et ses environs immédiats .. son domaine ) Subercazes (au-dessus des maisons) Cazadaban (en direction de l’est) , Casadebaig*, Casadebaigt (maison dans la vallée) Casaucau (maison et domaine situés dans un creux)A partir de l’ostau, (prononcer oustaw)-hors vallées principalementLostal*, Lostau, Ostal, Loustau*, Loustal Loustalot, Loustalet , Oustalé, Loustalé, Oustalet (petite maison) Loustaudine*, Loustaunau*, Loustauneau, Loustaunou (la maison neuve-même observation que pour Cazenave) Maison dans le sens de foyer: (des dieux latins lares, protecteurs des foyers) Larre, Larè, Larèr, Larré, Larrey* (foyer), Larbiouze* (maison de veuve ou maison vide…) 3°) La grange (borda) a fourni aussi beaucoup de patronymes béarnais :-ce mot de borde viendrait du francique, signifiant construction de bois- Borde* (prononcer bordo), Bordes*, Laborde* (nom le plus porté en Béarn) Lesbordes, Lasbordes, Desbordes, Paparemborde* Labourdette* (petite grange) ; Bordenave* (grange neuve -bourdénabo) Camborde (le champ de la grange) – Bordedebat (grange vers la vallée, le nord) Suberbordes (au-dessus des granges) ; Granget* (autre version de la borde) Laborde-Hondet * (grange voisinant avec une petite fontaine) Bordeu (bourdéw), De Bordeu*, Bourdeu, Bourdet* (exploitant d’une borde; métayer) Bourdieu* , Dubourdieu*.. ont plutôt un sens de ferme ou de fermier Bourdalét, Bourdallé (métayer) Gère* (herbage avec grange et terrain environnants-plutôt en montagne) 4°) De nombreux patronymes dérivent de la maison elle-même et de ses alentours immédiats :Sur la maison elle-même, on trouve :Portau (pourtaw) , Pourtan, Pourtau, Pourtaut (portail, porche, entrée principale) Salou (salon), Barrère*, Labarrère* (la barrière) Soulé, Soler, Souler (grenier) Clau (clé), Laclau*, Duclau, Clavé*, Clavière, Claverie* (sens d’enclos, de fermeture-clabérïo) Sotto, Souto, Sottou (a signifié le rez-de-chaussée de la maison , pouvant servir d’étable) Par rapport à des dépendances : Cabanne*, Cabannes, Cabane*, Cabanné*, Lacabanne, Cabanius, Cousté*, Coster, Couster, Coustau (appentis) Clède*, Cléda*, Laclède* (claie, treillage divers) Courtade, Lacourtade, Courtiade, Courtiades, Courtie (contenu d’une étable; autrefois ferme ; métairie) Courau (corral), Pargala, Pargalh, Pargade, Parcade, Lapargade (contenu d’un parc à animaux) Noms découlant du jardin potager : le casau(prononcer cazaw)-il avait anciennement le sens de maison avec les terres qui en dépendaient; le casalar désignant plutôt le domaine autour de la maisonCasau* (cazaw) , Casaux*, Cazaux* , Cazeaux, Cazalère* Cazalot (petit jardin), Casalot, Cazalet* (petit chemin dans le jardin) Casalis, Cazalis* (terre dépendant d’un casau -jardin-) Casaubon* (cazaw bou), Cazaubon (bon jardin) Casaubiel, Casaubieilh, Cazaubieilh (vieux jardin) Cazaurang*, Cazauranq, Casaurancq, Casaurang De l’ancien nom du jardin: ort – Lortet* (jardinet), Lourtau* (parc) Hourtoulou (petit jardin) Noms découlant de la fontaine (…ou source) – hont, honda (prononcer houn, hounda):Hounda, Houndette, Houn, Hondet, Lahonde*, Lahonda, Lahontan* , Lafontan, Lafonta, Lafon, Laffont, Fontan*, Honta, Honthaas, Lacanette (petite fontaine…source), Pédéhontas, Pédehontaa* (au pied de la fontaine) Houndarette, Hontarrède* sont des fontaines froides Bonnefon* (bonne fontaine) Noms découlant (sic) d’un cours d’eau :Arriau* , Arrieux, Larrieu*, Durrieu, Darrieu, Rieu, Arriet, Arribét, Ribet, Arriubergé* (riverain) Larribet (petit ruisseau), Darrigrand* (grand ruisseau), Arricau, Darricau*, Ricau (ruisseau profond- ricaw) Arrigau, Larricq, Larrecq* (torrent.. ravin) Tresarricq, Tressaricq, Tresarrieu (au delà du ruisseau) Baucou* (vraisemblablement, terrain situé entre 2 cours d’eau) Autres lieux :Barat, Barats, Barrat (fossé) Clot, Cros (trou, dépression, renfoncement..) Lacroutz, Crouzet, Croutzet (de croix ; en général croisement, carrefour)Birou (environs) , Sarrailh * (enclos, domaine d’un seul tenant) Patronymes issus de voies de communication :Cami, Camy, Ducamin* (chemin) Camidebach (chemin d’en bas et/ou vers la vallée et/ou vers le nord), Caminade (une marche) Carralot, Carrau* (chemin charretier) Carrérot (petite rue), Biau, Biot, Bié, Biès* (petits chemins, sentiers, allées..) Hourcabia, Hourquebie* (bifurcation de voie, patte d’oie) Vial, Lavie (voies) ; Chide (chemin rural entre 2 haies) Lestrat, Lestrade, Destrade, Estrade*, Carrère* , Lacarrère* , (chemins importants), Carrey*, Larraille, Traille* Latrubesse, Trabesse (sentier de traverse) Carrère* , Lacarrère (rue principale), Darricarrère (derrière la rue principale) , Ricarrère* (en bout de rue) Duviau* (situé sur un chemin, une voie, une déviation ? ), Arrabie* (terrain, chemin raide, abrupt) Couayrahourcq,Cayrafourcq* (carrefour) 5°) Patronymes en rapport avec la position de la maison d’origine et d’après les quatre points cardinaux:
-Au-dessus…vers le sud = Lassus*, Casassus*, Carsuzaa*, Suzan, Suzon* , Soubirous*, Soubiran, Soubirou, Soubiron, Souviron, Poeydessus (pouéydéssuss), Yus-Au-dessous…vers le nord = Labat, Debat, Bérit-Debat* (tourné vers le nord), Bordedebat, Lajus, Juzon, Minjuzan*, Casajus, Casayous, Carjuzaa, Ompraret, Lombrè, Soula, Soulane, Soulanille (terrain exposé au nord, à l’ombre) Couture* (terrain cultivé) , Couturejuzon* (terre cultivée en dessous … vers le nord)-Vers l’est = Daban, Dabancens, Dedaban, Dedeban*, Laban*, Cazaban*-Vers l’ouest = Capdarrè(s), Ladarré
Dans le village :Minvielle*, Medevielle* (au milieu du village), Lavielle*, Viellenave, Capdevielle*, Fondevielle, Fonsdevielle (au bout du village-capdébièlo) Au-dessus du village :Soperbiella, Susbielles*, Sousbielle, Superbielle, Supervielle*, Suberbielle, Suberbille, Soubielle, Souverville, Soubrevilla, Subercaze*(s) Au-dessus du chemin : Soubie, Soubies, Souberbie, Souverbie*, Subervie , Supervie, Soperbie, Soperbier, Soupervie Au plus loin, au point le plus haut : Capdessus (capdéssuss), Saffores, Sahores, Saphores*, Lahore*, Pédelahore Maison située près d’une croix (cimetière, calvaire etc.,), ou plus vraisemblablement, située à un croisement de cheminsLacroutz, Lacrouts, Lacroux*, Lacrouzade Maison ayant un beau point de vue : Mirande*, Lasbistes, Betbeder, Bèthbéder*, Beigbeder* , Bélesta*, Mirassou* (tourné vers le soleil), Poeymirau* , Poueymiro (vue panoramique du haut d’un poey)Baylocq, Baylaucq*, Bellocq* (beau lieu, bel endroit en général) Sens d’observation, de surveillance:Miremont, Miramon*, Miramont, Miremont (regarde vers les sommets), Laberdesque (endroit herbeux élevé: lieu d’observation) Lagouarde*, Lagouardette (relatif à la surveillance des troupeaux) Maison exposée aux vents :Aurey (le trône du roi , en vallée d’Aspe était nommé autrefois Turon d’Aurey)Bouhaben (souffle-vent: bouhobénn), Biray, Biraben (coupe-vent) Maison située dans une montée :Coste*, Costes, Lacoste* (la côte), Coustet* (raidillon, petite côte), Somdecoste (haut de la côte), Costadoat*, Pédecoste (pied de la côte), Costedoat* , Costemalle* (mauvaise côte) Lapuyade*, Puyade, Pujade, Poujade, Pujadet (la montée) Maison située dans une pente, un versant de colline :Candau*, Candalot, Candelot, Penen, Laperne*, Lespoune*, Bersans, Bareille*, Bareilles, Bareilhes (terrain pentu couvert de halliers) Lacommes, Lacoumes (sens de combes) Maison située près du gave, ou d’une rivière importante : Gabe, Gabaston*, Lagrave*, Glère*, Barthe*, Labarthe, Layerle Maison située sur un replat dans une zone accidentée : Plaa, Duplaa*, Desplat* Autres:Sarrade (défilé entre 2 hauteurs) Berchon* (petite brèche; passage entre les rochers…) Barats (fossés. peut aussi avoir le sens de fermés), Baradat*, Barradat (espace entouré de fossés) 6°) Patronymes influencés par l’environnement de la maison d’origine : Sur la plaine alluviale des gaves (arribère ou ribère – riverains étant dit (ar)riberencs) :Darribère*, Larribère, Larribeau, Larrribau, Larribat, Arribau (riverain) Arribe*, Arribère*, Arribes*, Arripe*, Lechon* Dans un bois, une petite forêt :Bosc, Boscq, Duboscq, Boy*, Bousquet, Péboscq*, Duboscq* (dans le bois), Pédeboy* (pied du bois) Lucbéreilh* (joli <=>bois ), Lucq* (bois sacré) Peut également avoir en outre (éventuellement) le sens de -fourche- carrefour, avec :Hourcade*, Hourcadet, Hourcadette, Forcade*, Fourcade*, Lafourcade*, Hourcq*, Dufourcq, Hourcau, Hourquet, Fourquet*, Hourdebaigt (bois dans la vallée). Positionnée dans une vallée : Baigt (prononcer batch), Baigts, Debaigts, Labat*, Labaig, Labay, Labache*(rapport avec vallée, bas-fond) ; Sicabaig* (vallée sèche) ; Labatmale, Batmale (mauvaise vallée) Située sur (ou près) un monticule, une hauteur, une colline : Poey (du latin podium), Pouey*, Peys*, Pujo, Puyo*, Pujol, Pujolle, Puyoo, Pouyau, Pourredon* (hauteur arrondie), Poychicot (petite hauteur)Puyalet, Puyoulet*, Puyau, Dupoey, Dupouey, Dupouy* , Dupuy* , Marimpoey*, Balespouey* (le plateau dans la colline) Trépeu* (possible déformation de .. Trespoey* ; soit au-delà du poey ) -A noter que les « Poey » peuvent être des tertres modestes, voire parfois de simples tumulus*Tucat*, Tucq*, Tuquet*, Tucoulet, Tucoulou, Tucoo* , Turon* , Turonnet Lacoume, Lacome*, Lacomme, Coumes (la combe dans ses 2 assertions), Cos, Ducos*, Bescos (beau coteau) Castera* , Casteran* (il s’y ajoute un sens de construction castrale) Morlanne* , Mourlane* (hauteur dominant la lande) Mondeilh* (monticule, tumulus, tas…-moundéy) Ducq* (levée de terre) ; Tag* (voisin de tap – hauteur, colline, sommet ? .. ou en rapport avec le tan ? )Lamothe (provient de motte qui était une levée de terre sur laquelle on construisait un château) La Moutète* (petite éminence) Établie sur une crête : Serres, Serres-Cousiné* , Serramoun(e), Sarramoune, Lasserre* 7°) En se penchant sur le terrain même des propriétés, on trouve des patronymes ~ En rapport avec des champs : Cam…(prononcer camm) -dans le vieux béarnais, cam pouvait aussi avoir le sens de champ de bataille, voire de duel-Camps, Descamps*, Campardon* (terrain circulaire), Candehore (champ à l’extérieur), Camgrand, Camblong (grand champ), Cambot* (petit champ), Camborde champ de la grange), Ducamp*, Camdessus*, Camsusou*, Camsuzou, Camsuzaa, Camdessus* (champ vers le sud.. au-dessus), Cambeilh* (vieux champ), Camguilhèm* (le champ de Guilhèm) En rapport avec des prairies : Prat*, Duprat*, Leprat*, Desprats, Laprade* Résultant de la forme même des champs :Champs étroits et longs en forme de courroies : Courrèges*, Lascourrèges , Lacourrège* Champs anguleux et/ou constructions en angle, en coin : Langle, Langla*, Angla, Anglade, Langlade, Cournét, Canton*, Cantounet* (petit morceau de terre dans un angle, un coin) , Cantonnet*, Cayrat* , Cornau, Lacournère A l’intersection de 2 champs , 2 chemins ou 2 propriétés : Bécaas*, Bécas, Béchat Indiquant une situation dans les landes infertiles où domine l’ajonc (touya, say, brana..) : Brana, Branas, Touya*, Dutouya, Touyarou, Touyarou* Touzaa* Tujagues, Sayous Labaste*, Bastard (de la baste), Broca, Dubroca (buissons épineux d’ajoncs et bruyère), Brusque* Soustra* (endroit où on récolte le soustre pour les litières …ajoncs, fougères etc…) Salhet (désigne un endroit humide où abondent les saules, généralement au bord des gaves) Indiquant une situation dans ou près de fougeraies (heuç, heugar, heuguèra..) : Heuga*, Heugas, Feugas * Témoignant d’ une implantation dans un endroit déshérité :Ichas* (terrain boueux), Auga, Lauga*, Bouillou* , Mora*, Moura* , Morère* -(lieu marécageux) , Lamoure, Lamourè, Lamourét, Lamourète (bourbier, petit marais)Lassègue, Lespinasse, Espinassous* (endroit broussailleux) Lacues (mare, marais), Houraa, Hourat, Kohut, Clot(s), Duclos*, Lasclottes (trous) Coy, Couy, Couyou-Pétrou (endroit pelé, dénudé) Lahourtigue, Lourtigou, Hourtic, Hourticq*, Hourtics, Fourticq, Lourteig* (lieu envahi d’orties) Lauroua, Larroua (lieu où pousse l’arrou: herbe dure de montagne, dite aussi gnarrou ou gispét) Barthe, Barthasse, Barthet*, Gabard* , Gabaret (terrain couvert de broussailles, halliers..) Roumigou* (témoigne de la présence d’un roncier, ronceraie) Boudigue*, Bouzigues, Bouygues (terre en friche, à l’abandon) Larroucau* (terrain durci, séché, aride…), Caubios* (terre avec peu de végétation) Masero*, Lamazère* (sens de décombres, de démolition…) Trouilh, Drouilhet, Paloque* (endroit marécageux) Lasgurettes*, Lascurettes (situé dans un creux, dans les bas-fonds) Routis-Cabe* (terre en friche …. creux….et….dépression de terrain) Layerle, Lajerle, Lasyerles (île; terrain bordant l’eau et souvent inondé) Laussat (terrain inondable) ; Lagarrue* (terre de garrigue) Junca*, Juncaa, Juncas (jonchaie) Exprimant le voisinage de landes :Lannes*, Lalanne* (la lande), Caplane (bout de lande), Planas, Planus (grande plaine), Lanusse* (lande maigre)Lanabère* (jolie lande), Pélanne*, Pédegert*, Pédezert* (terrain en bordure de landes) Gée* (landes, pâturages) – terme pré-indo-européen soit à une époque précédant les invasions Larréché* (nom basque romanisé, signifiant la maison au-dessus de la lande)
Il y a quand même des patronymes faisant allusion à un bon terroir de bonnes terres : Ladaurade* (terre dorée, soit de bonne qualité), Laurence, Laurencet, Lauronce*, Labour* (terre labourable)Lau, Loulau, Dulau, Bellau (étendue de terres labourables) Lia, Lier, Linière, Linières, Lignères* , Lière (champs de lin) Nabias (champ de navets); Terren (bon terrain) Nombreux sont les patronymes en rapport avec les arbres et les végétaux : Le châtaignier : Castagnet, Castagné, Castagna, Castan, Castanet- La châtaigneraie : Castagnère, Castaignède, Castagnède, Castaignau*, Casseignau Le chêne: Cassou*, Cassiau*, Casse, Cassoulet (petit chêne) , Ducassou, Ducasse*, – Pécassou, Péducasse (pied du chêne) La chênaie : Cassagne*, Cassagnau*, Cassagnère, Lacassagne, Cassie, Lacassie, Lascassies, Cassiau, Cassière, – Garric, Garrecq, Garaig, Le frêne (hraishon) : Réchou, Fréchou* , Fraichou, Dufréchou*, Rachou – la frênaie : Fréchède Le hêtre : Hau*, Fau, Dufau*,Duhau, Fayard – la hêtraie : Faget, Haget, Hayet, Bager, Bagès, Fayolle Le noyer : Nouqué*, Nouguès, Nouguez*, Noguès*, Nouquet, Nouqueret la noiseraie : Nogarède, Nogaro, Nogaret, Noguères, Lanouguère(s) L’aulne : Vergnes, Vernet , Bernos*, Bernet*, Bernadet, Dubernet* L’aulnaie : Lavergne, Lauvergne, Bernata, Bernisse, Labernadie* L’orme : Laulom, Deloume, Cassaroumé*, Cassaroume – l’ormaie : Loumède Le bouleau : Bedouret, Bedouré L’if : Dutech, Tachot Le tilleul : Duthil Le buis : Bouch, Bouchs, Bouix, Bouchet (lieu planté de buis-boish-) Le néflier : Mesplé, Mesplès, Mesplède* Le poirier : Péré, Pérès Le peuplier : Trémoulet* (petit peuplier) Le noisetier : Laberou* (un refuge au-dessus de Lescun porte le nom de Labérouat) Le figuier : Higué, Higuères* (verger de figuiers) — la figue: Higue* Le cerisier : Cerisère* Le laurier : Laur* – (Autrefois, chaque maison béarnaise avait son laurier comme son figuier). Le verger : Berges*, Bergès*, Bergez, Berget, Bergeret* Vergèz, Vergès, Vergé, Vergerot Une sapinière : Bétouret, Labetoure – Sapy (sapin) Un vignoble : Bigné, Vignau*, Vigneau*, Vignalou, Lavigne*, Latrille* (la treille)Planté*, Plantier*, Duplantier* [lieu boisé, ou reboisé, ou aménagé (parc, promenade, jardin) et/ou gardien de parc, jardinier] 8°) Patronymes exprimant des limites :Cabarry* (bout du faufourg) – Capdepon* (bout du pont-capdépou) Capdeboscq (au bout du bois) – Capdaspe (au bout de la vallée d’Aspe) Péboscq (au pied (orée) du bois) – Capdevielle* (au bout du village) Ricarrère* (en bout de rue) – Pédelabat* (au début de la vallée) Pélanne (au début de la lande) Marca*, Marcassuzaa (terrain en limite vers le sud), Marcarie*, Marque* Marquehosse* (limite matérialisée par une fosse) Lamarque* (terrain éloigné du centre de la commune, limite de territoires, hameau, quartier éloigné du bourg) Fitte, Fittes, Lafitte*, Lafitte*, Laffitte*, Lahitte, Lahitette*, Lafitole [limite concrétisée par une, ou des bornes (hites)] Lahitau, Lafitau, Laffiteau, Magne, Viala, Vialer, Bourdalat, Lahore, Bialé* (hameaux) Barri, Barry, Dubarry (faubourgs) 9°) Patronymes faisant référence à des terres défrichées :Artigou(s), Artigues, Artiguet*, Lartigau, Lartigue*, Dartigue* , Artigarrède* (terre froide) Issartel, Larrouturou* , Navailles, Nabos* (terres nouvellement défrichées) 10°) Patronymes relatifs aux métiers (ou fonctions) : Les plus nombreux sont ceux qui découlent du métier de forgeron :Haur, Faur, Dufaur, Faure*, Haure, Haurie, Hauron, Faurie*, Heran, Ferran, Farandou* , Laforge, Lafargue*, Laffargue, Lafforgue, Lahorgue, Lahargue, Lahourguète, Lahargou, Horgues, Hargous, Hargoues, Ferrou*, Fabre*, Fabret, Ferrato*, Ferrat, Ferras, Ferry Autres :Pelletier ..(s.c) Cabé (terrassier) ; Palé* (marchand ou fabricant de pelles) Clavé, Clavère, Laclavère, Clavaire, Desclaux* (gardien, portier,.trésorier.. qui détient les clés) Périsser* , Périssé, Perisson (mégissier) Baylet, Bailet (domestique) , Baylère* (ensemble de sgens de maison ?) Barber, Barbé* Barbe*, Barberot, Barberou (barbier.. qui faisait aussi office de dentiste et de chirurgien) Frouté, Froutté, Frotté (perruquier, barbier) Gachassin* (plâtrier) Laulhé*, Laulhère*, Laulheret, Pastor (berger), Pastouret* (petit berger) Vaquero, Baqué, Bacqué* (vacher) Crabos , Crabé, Craber (chevrier) , Lacrabère* (chevrière) Boué, Boyer, Boada*, Bouada, Bouriot, Bouriette, Duboé, Duboué* (bouvier, bouverie) Manescaut, Manescau (maréchal-ferrant) Sarthou*, Sarthe, Sartre, Sarthoulet (tailleur) Teuler, Teulé* , Theulé*, Teulé (tuilier, ouvrier d’une tuilerie), Teulère* (tuilerie) Tisné*, Tisner, Tisnet, Tissanié*, Tisnérat (tisserand) Sabaté, Sabatté, Sabatè, Sabathé (sabotier, savetier, cordonnier) Sarrailhé, Sarrailler* (serrurier) Moulie*, Moulia, Molier, Molières, Molères*, Molinier, Molinié, Moulié, Touret, Latourette (meunier ou rapport avec un moulin) Mestrot* (petit maître… patron ..) Balesta* (marchand et/ou fabricant d’arbalètes) Caperet* (marchand et/ou fabricant de capes) Daguerre* (marchand et/ou fabricant de dagues) Desséré* (vient de séré : sellier, fabricant de selles) Cuyaubé* (marchand et/ou fabricant de cuillers) Lansalot* (porteur de lances) Lansalot-Matras* (porteur de lances et d’arbalètes) Oulié* (marchand d’huile) Camarot, Camarou (chambrier) Cousty (matelassier) Mousquès* (fabricant de mousquères) Laudet (laveur, laveuse de laine) Lauset (ardoisier) ; Ségot (petit scieur) Hournou , Hournét, Hourné (chaufournier) Manaut, Manauthon (manœuvre) Petchot (équarisseur) Maserer, Mazeré, Mazel (boucher) Conques* (coquillage .. unité de mesure .. d’où par déduction, contrôleur des poids et mesures) Bourdalès, Bourdallé, Bourdieu, Dubourdieu, Bourdaà* (fermier) Caperan, Caperaà (curés), Caperet (pauvre chapelain) Clergue, Laclergue* (rapport avec un clerc) Bitaillou (ravitailleur , négociant en denrées alimentaires) Bouchecareilh* (littéralement ; qui éteint les lampes à huile – Plusieurs autres interprétations..) Courtié* (courtier) ; Mariné* (marinier) 11°) Patronymes en rapport avec un bâtiment, autre que la maison familiale : Cabanne*, Cabannes, Cabane (s.c), Lacabanne*(sc) – (capana dans les vallées) Estanguet*, Lestanguet (l’auberge avec un sens de pause) Cayolar, Cuyala, Lorry* (cabane de berger en montagne) Castet*, Castets* Casteits, Castetbieilh* (vieux château), Castets, Casteig, Casteigt(renvoient à un château … parfois mis pour village construit à partir d’un château … par extension) Casteigbou, Casteigbon (bon château) Casteigs, Castillou Casteignau, Casteigneau (château neuf) Castéra, Castéraa, Casteran, Casteret, Castérot (amalgame entre le château et la colline qui le supporte) Gleises, Gleyses (église) ~ à noter qu’il y a de nombreux lieux portant le nom de gleisias, ou glesias; et qui sont en fait d’anciens emplacements de villas gallo-romaines, voire d’anciens lieux de cultes païens(fréquents dans le Vic-Bilh) 12°) Patronymes liés à une haute fonction : Ceux découlant d’ abbayes laïques sont légion : Abadie*, Abadia, Badie*, Labat*, Labé, Labadot, Apathie, Appatie, Apat, Patie, Labadie, Dabadie*, D’Abbadie*, Labadiolle Issus de maisons nobles ou bourgeoises :Domec, Domecq*, Domercq* , Doumecq* , Doumerc, Doumenges, Domenge*, Domenges, Poeydomenge Leur domaine était nommé domengeadure.Lassalle*, Lassalla, Lasalla, Salles* (le mot sala d’origine germanique, avait anciennement le sens de maison importante, voire de maison seigneuriale) Sallefranque, Salafranque (sens d’affranchissement, maison noble, ou à tout le moins, libre de droits féodaux) Lassalette, Sallenave* , Salanave* (maison forte neuve) Marquèze* (marquise), Cabé, Caber (chevalier) – Viguier, Begarie, Beguerie, Labeguerie (s.c) Bayle, Baylet, Labayle, Baylou* (représentant local du vicomte, genre d’huissier ) Lansalot*, Senechau (sénéchal) -officiers de justice autrefois- Magendie* (percepteur des droits de magesque (du cabaretier) , échéant au mois de mai) ~Il faut lire tous ces noms à travers l’esprit gascon jouant sur l’humour, la dérision, le double et triple sens. Dans cet ordre d’idées, l’âne était dit lo ministre. Ainsi Abadie par exemple peut descendre de l’abbé laïque lui-même ou d’un serviteur, ou d’une maison voisine de l’abbaye, ou de l’implantation d’une maison sur l’ancien emplacement d’une abbaye…: – ) Pour en revenir au ministre, le grand personnage béarnais Louis Barthou, X fois ministre, était allé vérifier dans la montagne béarnaise le degré de sa popularité, répétant à l’envi : « je suis votre ministre » . Il s’entendit rétorquer: « Oh ! des ministres, on en a déjà un ici et ça nous suffit bien » – Il s’agissait évidemment d’une allusion à l’âne familial. Autres : Rey* (roi) , Balester, Ballester (arbalétrier), Escudé* , Lescudé (écuyer), Larqué* , Larquier, Larquié, Arqué, Darqué (l’archer) 13°) Patronymes liés à l’environnement (topologique/géologique) : … en montagne : Portalet* , Pourtalet* (petit col), Coig, Coigt, Coy, Cotch , Couratte*Couchies, Courade, Courate, Corade (cols) Sarrat, Sarrét, Dussarat (défilé étroit) , Lataillade* ( passage étroit ; col; passage pratiqué dans un bois….)Monségur (montagne sûre), Montagut, Montégut* (mont aigu), Monpezat* (mont défendu) , Moncla* (mont clair: soit hauteur dégagée), Mounaut, Mounat* , Montaut* (mont haut) Larraillet, Laroque, Larroque, Roca*, Garrocq*, Garrot* (endroit rocheux) Darrouy*, Darroulh(éboulis) Barbe* (possible lien avec une falaise, une barre rocheuse, comme le Plat à barbe au-dessus de Lées-Athas en vallée d’Aspe, déformation du plaà de la barre)Escale* (passage difficile en montagne à négocier par degrés … ou fabricant/marchand d’échelles .. ou escale)Benquet* (Petit passage entre des roches escarpées ?) Som* (sommet – soum-) , Soumet* (diminutif-petite hauteur) … Rapport avec la pierre :Endroit caillouteux ou un pierrier, une carrière, ou un métier en rapport avec …Lapeyre*, Peyre, Peyret*, Peyras* , Peyralans, Peyron, Peyrou, Peyrous, Peyré* , Peyran, Dupeyrous, Lonné-Peyré* Petro, Petrou, Petron (dérive d’une forme ancienne de pierre) Peyrus, Peyreblanque* (pierre blanche) ; Peyranère* (pierre noire), Carrica (rocheux) Peyrouse, Lapeyrouse, Peyrouset, Peyrusan, Peyrun , Peyruseigt*(endroit pierreux, caillouteux) … rapport avec une cavité :Baumet* , Lacabe* (petite excavation, grotte) 14°) Patronymes issus deprénoms ou de ses diminutifs :*Un très grand nombre de ces patronymes sont issus de Pierre (Pé ou Pè) – Il peut y avoir une certaine confusion avec pè qui est le pied Pèbay, Pèbayle, Péborde, Pèbernat, Pécassou, Pécantet, Pècastain, Pècaut, Pèdebéarn, Pèbidos, Pèhargue,¨Pèhau, Pèhaure, Pèdebidou, Pèdeutour, Pèdeberdot, Péguilhem, Pénouguè, Pédemhez, Pèssale, Pérarnaud*(Pierre-Arnaud)Peyroutet, Peyroulet (petit Pierre), Pémartin* (Pierre-Martin ou Pierre, fils de Martin), Ramongassié, Arramounet (petit Raymond) *Aussi nombreux sont ceux dérivant de Jan et de ses innombrables diminutifs : Jan, Joan*, Dejane, Dejane, Denjouan, Danjouan, Dejane (Jean), Janoulet , Jouanmiquéou (Jean-Michel) , Toulet* (abréviatif de Jantoulet: petit Jean) Joannet, Jouannet, Joandet, Jouandet, Jeantet, Jeantet* (petit Jean ou Jeannot) *Autres Bernat* , Bernadou (Bernard), Bertranet, Bertrou* (petit Bertrand) , Andreu, Andrès* (André) Mondine, Moundine, Moundét, Mondet (aphérèse de Ramondi) Rancès, Rancez (diminutif de François), Guilhem, Guilhamélou * (diminutif de Guilhèm) Guiraut* (déformation de Géraud), Hélip* (Philippe) Justou (aphérèse d’Augustin), Poulot* (petit Paul), Gassiot, Doussine* Condéranne*, Condérane (viendrait du prénom Condor (coudou) très usité autrefois en Béarn) Sans*, Sanz* (ancien prénom béarnais .. ancien nom des princes de Gascogne), Sansot* (diminutif de Sans) Jourdan, Bérard*, Gastou* (Gaston), Mounicou (Dominique), Laurens* (déformation de Laurent) Miqueu* (Michel) 15°) Des patronymes à consonance péjorative :Maubec (mauvais piton), Mauhourat (mauvais trou), Maumus (mauvaise mine), Maumas* Malaganne (malchance… maussade), Maubourguet (mauvais village), Maubert (mauvaise aulnaie), Maugendre (mauvais gendre) Malterre*, Maldat (mal donné), Lucmau (mauvais bois .. dangereux?), Malabirade* (mauvaise virée, mauvais tournant, mauvaise passe)
A savoir qu’il ne faut pas prendre une information au pied de la lettre: beaucoup de noms ont un sens propre et un (ou plusieurs) sens figuré – Maunas signifie littéralement mauvais nez (nez peu esthétique, personne enrhumée ..etc..), mais on peut y lire dans un autre sens, quelqu’un ayant du mal à anticiper, à « sentir d’où venait le vent… », ou encore une maison mal orientée… De même, Pélut signifie .. au sens propre .. qui a un système pileux très développé, et brave, courageux au sens figuré. Ce nom peut aussi être en rapport avec la végétation environnante, indiquant qu’elle est particulièrement fournie, … ou encore désigner quelqu’un de chanceux dans le sens de né coiffé, ou, bien-né. Un exemple d’éclatement du sens avec Benedit qui signifiait bénit à l’origine .. On glisse de sens en passant de l’acte religieux à la fonction, avec Benoît (le bedaud) qui indique un employé d’église, puis on passe de la fonction à la personne avec benêt; soit un niais, un innocent..
>>>>>>DIVERS<<<<<<
A
B
C
D
Bahurlet (espiègle)
Cabalé (cavalier, éleveur de chevaux)
Abelan, Abellan (noisette)
Bajac, Bajard (sorte de brancard, de civière)
Cabarry (situé au bout du faubourg)
Bandère (bannière, porteur de ~ ..)
Cabé, Cabalh (chevalier)
Barrabourg* (ferme le bourg)
Alias, Allias (associés)
Barreyre (idée de répandre/répandu, étendre/étendu, renverser/renversé ..)
Cachau, Cachala (dent)
Dabancens, Davancens, Dabansens, Abancens (devancier, en avant..)… ou …. dans le sens littéral « devant les saints », pouvant indiquer une position proche de l’église et/ou du cimetière (souvent associés d’ailleurs)
Apêche (sens de donner à manger)
Barrue* ( flâneur ; tendance à la nonchalance..)
Arassus (toile au-dessus)
Arberet, Arberot, Larbeyou (petit arbre)
Barthou*, Barthe, Barthet, Barthouil (fourrés…halliers. terrain humide au bord d’un cours d’eau)
Debaig, Debaigt, Debat (dessous et/ou situé au nord)
Choy* (petit..affectueusement)
Besingrand (voisin grand, dans le sens de bon)
Chrestia, Crestia (d’origine cagote)
Degert, Dejert (d’un endroit désertique)
Aspe, Daspe (rapport avec la vallée éponyme)
Bessoneau* (à rapprocher certainement de bessons=jumeaux)
Biarnès, Biarnes, Bearnes, Béarn* (béarnais cap e tout)
Cohou (chauve, étêté..)
Auga, Lauga, Dauga, Daugas (terrain marécageux)
Bidau, Bidaut, Bidòt (vital)
Colonges, Collongues (domaine rural)
Desbarrats (de l’enceinte fermée)
Coudouy* (coing)
Descomps* (possible déformation de descamps, soit ..des champs)
Aubuchou* (Ce terme pouvait désigner une taverne, symbolisée par un bouquet de buis servant d’enseigne)
Bilhou, Bilhourou (grosse bille de bois)
Coulom, Couloume, Couloumet (pigeon, colombe)
Despaux (pourait provenir de « deus paus », soit de l’enceinte fermée par des pieux)
Audigeos* (vient probablement du village d’Audéjos. – Ce fut le nom d’un personnage qui conduisit en Gascogne, une longue révolte contre l’imposition de la gabelle)
Birot* (herse…outil pour retourner la terre…)
Coumes, Coumet, Comet, Comets, Lacoume (combe)
Bisconte*, Biscondau (vicomte)
Destandau (possible rapport avec une grande étendue)
Courau, Couralet (enclos à bétail)
Auradou (oratoire)
Bitalis* (viable, vivace…)
Couret (petit col)
Dourau* (matinal, précoce, hâtif…)
Blader (rapport avec le blé : blat)
Cournet (petite pièce de terre)
Doux* (vient du latin dulcere qui induit une idée de flux…)
Boillot* (petite boule)
Auriol (le loriot) Sobriquet des Rébénacquois
Borny* (borgne)
Dubrouil, Dubreuil* (de brolh indiquant un bois, un taillis)
Bourguet* (habitant du bourg)
Bourguinat* (pêcheur d’anguille avec la bourgue -nasse- )
Courrède (passage étroit)
Dudret* (du droit)
Aussant* (déformation possible d’Aussau [awssaw] , soit Ossau)
Bouriat * (du verbe bouriar: fouiller, remuer …)
Courtade, Courtiade (contenu d’une étable; autrefois ferme, métairie)
Duisabeau, Dieusaboo, Diuzabeau, Duizabou (..de « diu at vòu » : dieu le veut) Dieuzaide, Dieuzède (que dieu vous aide) Un internaute me précise : ancien cri de guerre à la bataille de Hastings – Pour les gascons « deus aide ou dius eide », pour les normands « die aiex »
Autaa, Autar (autel)
Boussou* (bouchon)
Crampe, Lacrampe (chambre)
Duizidou*(dieu lui donne?)
Bret (bègue)
Croharé* (confrère)
Dumora* (référence à un lieu humide et marécageux)
Brèthes* (en rapport certainement avec l’aubépine)
Briol (pâquerette et/ou émoustillé par les premières effluves printanières)
Cruzalèbes* (productrice)
Durancet (qui vient de Durançou; déformation de Jurançon)
Cuillet* (il pourrait s’agir d’une déformation de cuyeu provenant de cuyolaa, autre nom pour indiquer une cabane de montagne utilisée pour les estives, généralement dénommée cujalar)
Dutech (rapport avec l’if)
Cup* (déformation de cap- tête, bout ??)
E
F
G
G.H
Fachan (qui fâche …offensant)
Grinet* (petit grillon)
Gabach (sarrazin, blé noir) On désignait autrefois péjorativement sous ce nom les étrangers, principalement venus du nord)
Guiche et mots de la famille (provient de l’ancien comté de Guiche)
Escalé (escalier..échelle)
Fam* (rumeur…réputation .. du latin fama)
Guilhem et mots de la famille (provient d’un prénom médiéval très répandu) … désigne parfois humoristiquement, l’estomac .. à signaler que guilhem-pesquèr, c’est le héron
Gahat (pris…)
Escamps (des champs)
Farge, Farges, Fargue, Fargues, Faurie, Herrère*, Laherrère* (désigne une forge)
Garbal (débris des gerbes)
Fau (vient de faure ou haure : forgeron)
Garrot, Garrou (jarret)
H
Escoube, Escoubet, Escoubès (…du balai)
Gascouat * (gascon)
Fauthoux, Fautous (hauteur)
Gassiot* (petit .. gué, passage, défilé)
Halhet, Hailhet, Haillet* (fier de soi .. la halhe étant la crête du coq)
Gaston* (grande lignée de vicomtes béarnais)
Hau, Haure (forgeron)
Espalungue, D’Espalungue (grotte)
Faux* (partie du quiller dans laquelle on prend son élan)
Gay, Gayou, Gayon (gai, joyeux)
Hauquin (fauconnier)
Espoune, Lespoune (talus, limite)
Gaye*(le geai … dans le sens de sentinelle) Curieusement le mot gay précédent provient de l’oiseau.
Filhet (moussuret)
Hazas* (coqs) Le coq peut être désigné sous les différentes appelations de hasan, clèco, galh, gatch ou poutch.
Esquerre (situé à gauche)
Genebès (qui vient de Genève, c’est-à-dire, partisan de la religion réformée)
Flandé (tailleur)
Geyre* (lierre)
Hille, Lahilhette, Lahilhotte (fille)
Hite, Lahitte, Lahitète, Lahittète (borne plus ou moins grande)
Fondères (rapport avec une fonderie)
Goalard*(gaillard)
Hondareyte (fontaine froide)
Estebe, Estébe, Estebé, Esteve.s (manches de la charrue… laboureur)
Gosset* (petite gousse)
Houerie (troupe de buses ; houère)
Fouchou (fuxéen.. originaire de Foix)
Gouadain (littéralement gain, ce qui est gagné)
Hontagné ( puisatier)
Eychenne (dépourvu, privé de ..)
Friquet (coquet) Pourrait éventuellement renvoyer au moineau friquet.
Gouadebaix* (gué, lavoir d’en bas..)
Hourat (trou)
Eyt, Ladeyt (petit, menu) Jean Eyt de Laruns fut un auteur estimable en langue béarnaise.
Grammontin* (peut-être en relation avec le nom d’un ancien habitant de la vicomté de Gramont, voisine du Béarn…ou d’un mercenaire partisan du duc de Gramont )
Hourcade, Hourcq, Lahourcade ( terrain boisé ou fourche, dans le sens de division de chemins)
Frisou (frisé)
Grazide (choyé.e, gâté.e)
Gréchez* (rapport possible avec la graisse)
HI
L
L –bis–
M
Macip, Macipe (servant,e)
Hourcastrémé (bois situé à l’écart)
Magne, Magné, Magnes (hameau, habitant d’un hameau)
Hourdebaigt (bois dans la vallée)
Labarthète* (petite barte, qui est une étendue humide et boueuse)
Laurés, Laurès (bête de couleur blanche et noire)
Malou* (malice)
Labay (pourrait avoir un rapport avec la vallée et/ou désigner une instance communautaire régulatrice)
Labesque* (rapport avec l’évêque, l’évêché)
Laurét, Laurete (blond.. doré)
Marçaà (du comté de Marsan -ou- martial )
Hourmilougué (champ de maïs près d’un bois)
Lauset, Lauseret (petite étendue d’eau)
Marine (jeune brebis engraissée en vue de sa vente pour abattage) -du côté de Nay: brebis bonde et ondulée (sic!)
Hourn et mots de la famille (associés à un ou des fours)
Labraque (provient de braca, courte) Concerne une personne de petite taille.
Lavigne-du-Cadet* (vignoble donné en dédommagement à un cadet -?-)
Marrassan, Marassaà (gros couteau de boucher …ou de bourreau)
I
Labrucherie (éteule, chaume)
Lai, Lay, Lalaye (laïc)
Igau (bas fond marécageux)
Layre* (larron-ne)
Maunas* (mauvais nez au sens figuré)
Lacadée* (la chaîne…lieu interdit..)
Lapetre, Lepêtre (révèle une forme ancienne de pierre: petra )
Maury* (teint foncé …brun..)
Iragne (araignée.. comme Aragne)
Lacarré, Lacarret (étang, petit lac)
Lescoulié* (l’écolier)
Médou, Médout (milieu, partie centrale..)
Lacay (gaulis)
Lespade (l’épée)
Lacabe* Lacabe* Menat* (ressemblant à…)
Isson* (à rapprocher d’Ichous : boueux)
Laclergue (signifie clerc; entendu au sens religieux -tonsuré-, ou au sens temporel de clerc de notaire ou d’avoué)
Menet (menu, petit, chétif)
Lafuste (bois à travailler.. la lègne est le bois de chauffage) husta et lènha
Lesterlou* (le cadet)
Lagabarre* (la gabare: bateau à fond plat, naviguant sur l’Adour)
Leugé, Leuger (léger.. prononcer léwyè)
Lagahe*, Gahe, (la louche.. allusion à un personnage accapareur ??)
Menjot, Menjou, Menjucq* (petit.. dernier..)
Lahaderne (concerne une confrérie)
Lahargue (la forge)
Lajournade (travailleur à la journée)
Lom, Loulom, Lolom (rapport à l’orme)
Laloubère (environs, lieu circonvoisin d’un lieu-dit, d’une commune) Possible rapport avec un endroit prisé des loups.
J
Lompré, Loumpré, Lompre (situé à l’ombre, à l’ubac..) Au-dessus du village d’Ance en Barétous, se trouve le Som de l’Ombret, appelé aussi le « jardin des fées ».
Mesté (maître) L’expression « mesté a casa » ; maître chez soi était l’obligation première de tout chef de famille. On les appelait aussi cap-casalèrs.
Langlès* (vient de l’Anglais, avec probablement une allusion concernant un personnage ayant servi le roi d’Angleterre pendant la guerre de 100 ans)
Jantroy* (littéralement : Jean de la maison où il y a un pressoir)
Larradet (en rapport avec l’oseille sauvage-arradet- )
Joan et mots de la famille (composés deu prénom Jean) -voir plus haut
Larrègle (peut avoir un rapport avec un ordre monastique … et ses règles rigides -regula-)
Joanchicot (Jean très menu)
Larrode, Larroudé* (vient de roue.. ancien charron?)
Loste*, Lhoste, Oste, Oustalé (l’hôte…souvent révélateur de la présence ancienne d’une auberge ; le mot hôte ayant deux sens)
Mialocq (du milan, rapace)
Jordan, Jordana*, Lajournade* (travailleur à la journée)
Larroque* (la roche, le rocher)
Loubens, Loubère, Laloubère (rapport avec le loup)
Mingot (mince, menu)
Larroze* (rapport avec la reine des fleurs … arròso)
Loubet (louveteau)
Jougla, Jonclas (jongleur)
Larroucau*(terrain sec, durci?)
Monge, Mongie, Mounaix, Monaix (moine)
Lateulère (la tuilerie)
Morère, Mourère, Lamorère, Morel, Moreau (rapport avec la couleur brune)
Juncaa, Junqué, Junquet (jonchaie)
Moulat* (aphérèse du prénom Guilhamolat)
Juppé (fabricant de jupes, jupettes)
Lauda (loué, digne de recevoir des louanges)
Luquet, Hustet (petit bout de bois)
Moulia (tout ce qui constitue le moulin, y compris les terres environnantes)
Jusanx (situé au-dessus)
Mousqué, Mousquès, Mousquez (fabricant de filets pour protéger des mouches)
Lazailles* (déformation possible de las aulhos -les brebis- ?)
N
O
P
P.Q
Pacou (paquet)
Pichot (petit)
Paillas*, Palhas (tas de paille)
Pintadou* (bon vivant)
Nabaraa, Nabarraa, Nabarrot, Navarrot* (originaire de Navarre)
Palay*(palais, palais de justice)
Palengat* (palissade)
Palette* (aube de roue de moulin ?)
Pocq, Poque (petit enfant.. les aspois étaient désignés sous le sobriquet de Pouquets)
Nabonne , Nadouce, Nagiscarde, Namartre (mots formés à partir de la particule honorifique na .. aphérèse de dauna)
Ollé, Oulé (de ola marmite.. ou cirque de montagne)
Paloumet* (nom porté par un champignon ou attribué à un bovin)
Pontacq (originaire de la ville éponyme) ~ Ce patronyme est très répandu; peut-être du fait que la ville sus-dite a beaucoup souffert lors des guerres de religion et qu’une grande partie de la population s’est vue contrainte de s’exiler. Le bourg était encore décrit au XVIII°s, comme des plus misérables. Il se peut que par la suite on ait désigné des émigrés en général, sous ce vocable, en extrapolant.
Nadau*, Nadal (Natal; ou Noël … enfant trouvé ou adopté le jour de noël ?)
Ollié, Ollier, Oulié, Dolié (marchand d’huile)
Pardies (rapport avec des murets… peut-être révélateurs d’une ancienne enceinte)
Il est fortement conseillé aux débutants de commencer par ICI
I°) LE PRÉSENT de l’INDICATIF: *Premier groupe
singulier
pluriel
1°personne
– i
-am
2°personne
– as
– atz
3°personne
– a
– an
Exemple = qu’aimi – qu’aimas – qu’aima – qu’aimam – qu’aimatz – qu’aiman ( verbe aimar=aimer ) que canti – que cantas – que canta – que cantam – que cantatz – que cantan ( verbe canyar=chanter )*Deuxième groupe: ( verbes se terminant par » ir » )
singulier
pluriel
1° personne
– i
– im
2° personne
– es
– itz
3 ° personne
– variable
– en
Exemple = (que) ….dromi – dromes – drom – dromim – dromitz – dromen (verbe dromir, dormir) (que)….senti – sentes – sent – sentim – sentitz – senten (verbe sentir) * Cas des types inchoatifs : Ils intercalent entre le radical et la terminaison une particule nommée « infixe » : eish – ish – esc – iscRadical + Infixe + Terminaison Exemple = (que) …. segueishi – segueishes – segueish – seguim – seguitz – segueishen ( verbe suivre ) (que)…..floreishi – floreishes – floreish – florim – floritz – floreishen (verbe fleurir)
*Troisième groupe: ( verbes se terminant par « er » )
>>> le « a » de l’infinitif des verbes du 1° groupe se prononce assez fréquemment « é » (qu’aimérèi, aiméras) et même « i » dans certains cas (qu’anirèi , aniràs…) (verbe aller)
IV °)L’IMPÉRATIF :
– 1° groupe : terminaisons en a , em , atz / Exemple= apèra , aperem , aperatz (appeler) – 2° groupe : terminaisons comme sentir (sent , sentim , sentitz ) ou comme seguir ( segueish , seguim , seguitz ) – 3° groupe : les irrégularités observées pour l’indicatif présent se retrouvent ici , à la 3° personne du singulier.
Exemples
beu , receu , vau ,
ditz , cotz ,
lei , huei ,
– Quelques impératifs:
ESTAR(être)
AVER(avoir)
ANAR(aller)
HAR(faire)
PRENER(prendre)
SiasSiamSiatz
AjasAjamAjatz
VèAnemAnetz
HèHèmHètz
PrenPrenemPrenetz
V °)Le SUBJONCTIF PRÉSENT :
* On ajoute au radical du verbe les terminaisons suivantes :
premier groupe
deuxième groupe
troisième groupe
singulier
pluriel
singulier
pluriel
singulier
pluriel
1° personne
– i
– em
– i
– iam
– i
– iam
2° personne
– es
– etz
– ias
– iatz
– ias
– iatz
3° personne
– e
– en
– ia
– ian
– ia
– ian
Exemple = qu’ aimi (que j’aime) ; qu’apère (qu’il appelle) ; que haciatz/hacietz (que vous fassiez) ;
* Remarque: le futur est rendu par le subjonctif présent dans – les subordonnées temporelles = qu’ac harèi autanlèu com posqui . (je le ferai aussitôt que je pourrai ) – les subordonnées de manière = que heràs com volhas. (tu feras comme tu voudras) – les subordonnées relatives = qu’em balharàs çò que volhas. (tu me donneras ce que tu voudras) que s’arrestarà on posca (oun pouskò) . (il s’arrêtera où il pourra.) lo darrèr qui entre (ké éntré) que barrarà la pòrta. (le dernier qui entrera fermera la porte.)
VI °)LE CONDITIONNEL : *La formation est la même pour les 3 groupes: Il est formé en ajoutant à l’infinitif les terminaisons suivantes:
singulier
pluriel
1° personne
– í
– em
2° personne
– és
– etz
3°personne
– é
– én
Exemple = qu’aimarí (j’aimerais) ; que bateretz (vous bâtiriez) ; que sentiré (il sentirait)
VII °)LES TEMPS COMPOSÉS :
Choix de l’auxiliaire dans les temps composés.
Se conjuguent avec ESTAR (être)
Se conjuguent avec AVER (avoir)
1) Estar lui-même qui est son propre auxiliaire : « que soi estat »
1) Aver lui-même qui est son propre auxiliaire : « qu’èi avut »
2) les verbes à la forme passive: « la tèrra qu’ei laurada. »
2) Les temps composés des verbes actifs: » qu’a gahat la corruda »
3) Les verbes réfléchis ou pronominaux: « qu’em soi labat hens l’arríu. »
3) Les verbes actifs à la tournure réfléchie: « que s’a lavat las mans. »
4) Les verbes neutres indiquant mouvement et station.. »un còp que sias arribat. » » qu’èm demorats tot sols. » (on est resté tout seuls)
4) Quelques verbes neutres indiquant mouvement et station: « qu’an averàs pro corrut » « qu’èi caminat nueit e dia . »
5) Les verbes comme « pujar, devarar, tornar, sortir « quand ils sont intransitifs. » que soi pujat dinc a voste » « que son sortits de casa. »
5) Les verbes comme « pujar, devarar, tornar, sortir » quand ils sont transitifs. « qu’a pujat la còsta » « qu’as tornat cent liures. »
– Les verbes en ar font leur participe passé en at et ada / que soi anat ; que soi anada [je suis allé(e)] – Les verbes en ir font leur participe passé en it et ida / que soi partit ; que soi partida [je suis parti(e)] – Les verbes en er font leur participe passé en ut et uda / que soi vadut ; que soi vaduta [je suis né(e)]
*En vallée d’Ape et de Barétous, la tendance est de prononcer ata au lieu de ada, ita au lieu de ida… (anata, partita…)
VIII °)LE PARFAIT ( ou passé simple ) : Il est formé en ajoutant au radical du verbe les terminaisons suivantes:
I er Groupe
II ème Groupe
III ème Groupe
singulier
pluriel
singulier
pluriel
singulier
pluriel
1°personne
– èi
– èm
– ii
– im
– oi
– om
2°personne
-ès
– ètz
– ís
– itz
– ós
– otz
3°personne
– è
– èn
– í
– in
– ó
– ón
Exemples = qu’aimèm (nous aimâmes) ; que dromín (ils dormirent) ; que bató (il battit)
subjonctif passé avori avores avore avóren avóretz avoren
participe présent= avent participe passé= avut , uda
XI° )Les VERBES IRRÉGULIERS(principaux)
infinitif
présent
imparfait
futur
impératif
parfait
subj. présent
participe passé
DAR (donner)
dan , das , da dam , datz ,dan
davi ……….
darèi……..
da , dem , datz
dèi, dès, dè, dèm, dètz, dèn
dei, des, de dem, detz, den
dat
ESTAR sens de rester, demeurer…..
estau, estàs, està estam,estatz,estàn
estavi……..
estarèi……..
està, estan, estatz
estèi ……..
estei, estés, esté ……..
estat
HAR (faire)
nèi, hès, hè hèm, hetz, hèn
hasí, hasès ,hasè hasèm,hasètz,hasèn
harèi……..
hè, hèm, hètz
hei, hes, he hem, hetz, hen
haci ,hàcias, hàcia ou hasqui,hascas etc
hèit
CREDER (croire)
credi,credes,cred credem,credetz creden,
credí, credè ……ou credèvi
crederèi…..ou creirèi
cred, credem, credetz
credoi, credós… ou cregoi, cregós
credi …..ou cregui,cregas…..
cregut
DISER (dire)
disi, dises, ditz disèm,disetz,disen
disí, disè…….ou disèvi
diserèi……….
ditz, disem, disetz
disoi, disós…… ou digoi, digós……..
disi…ou digui,digas,diga…
dit
PODER (pouvoir)
poish, pòdes, pòt podem, podetz, pòden
podí, podè etc…..ou podèvi
poderèi etc….ou poirèi
inusité
podoi etc…….
posqui,,poscas,posca, poscam,poscatz,poscan
podut
PRENER (prendre)
preni etc………
prení, prenè ……..ou prenèvi
prenerèi………
pren, prenem, prenetz
prenoi etc……ou prengoi……..
preni, prenias …ou prengui,prengas…
prengut
VIENER (venir)
vivi, vives, viu vivem,vivetz,viven
viví,vivès,vivèm…
viverèi,viveràs ou viurèi, viurà
viu,vivem,vivetz
vivoi,vivós,vivó… ou viscoi,viscós…
vivi,vívias,vívia…
vivit ou viscut
VEDER (voir)
vedi, (vei) vedes,ved vedem,vedetz,veden
vedí, vedè ……..ou vedèvi
vederèi etc …ou veirèi
vem,vedem,vedetz,
vedoi …etc…ou vii, vis, vi, vim, vitz, vin
vegi, vejas, veja vejam, vejatz,vejan
vist
VIVER (vivre)
vivi,vives,viu, vivem,vevetz,viven
viví……….ou vivèvi
viverèi ..ou viurèi
viu,vivem,vivetz
vivoi…..ou… viscoi
visqui, viscas, visca .etc…
viscut
VOLER (vouloir)
vòli(voi), vòles(vòs)vòu, volem,voletz,vòlen
volí, volè…etc……ou volèvi…….
volerèi …….
vòu,volem,voletz
voloi………
volhi, olhas,volha……
volut
IR (aller ,en vallée d’Aspe)
vòi, vas, va , vam,vatz, van
ivi……..
irèi………
vè, vam, itz
anèi, anès, anè anèm ……
ge, ges, gegem, getz, gen
it
TIER / VIER
tiei, tiés, tié tiem, tietz, tien
tièvi,tièvas,tièva tièvam,tièvatz,tièvan
tierèi……….
ten, tenguem,tenguetz
tengoi, tengós,tengó, tengom,tengotz, tengón
tengut
XII °)CONCORDANCE des TEMPS :
>>>Le béarno/gascon (comme les autres dialectes occitans) applique rigoureusement la concordance des temps, alors que le français tend à l’abandonner, tout au moins dans la langue parlée.
verbe de la principale1) Présent ou futur de l’indicatif =>
verbe de la subordonnéePrésent du subjonctif
2) Imparfait, parfait, conditionnel, plus-que-parfait, passé composé…. =>
Imparfait du subjonctif
*Le béarno-gascon a cette particularité de conserver naturellement dans le langage courant le passé-simple et l’imparfait du subjonctif.
Exemples = que volem que cantes = nous voulons que tu chantes que voló que cantèssi = il voulut que je chantasse
que calerà qu’ani tà vòste = il faudra que j’aille chez vous que calè qu’anèssi tau mercat = il fallait que j’allasse au marché.
que cridam entà que ns’entenía = nous crions pour qu’il nous entende qu’aví cridat entà que m’entenosse = j’avais crié pour qu’il m’entendit.
que demori dinc a que s’adrònia = je reste jusqu’à ce qu’il s’endorme quedemoraré dinc a qu’estosse nueit = il resterait jusqu’à ce qu’il fît nuit.
Amics , amigas, il y a actuellement environ 6000 langues parlées de par le monde…Dans un siècle, plus de la moitié auront disparu. Faisons en sorte, tous ensemble, que le béarnais ; son frère jumeau, le gascon et son frère aîné, l’occitan, soient de la partie . Écrire le béarnais est très bien, mais le parler est indispensable (même approximativement) .
Il est fortement conseillé aux débutants de commencer par ICI
« ..Plus que les mots ce qui caractérise une langue, ce qui lui donne son originalité, c’est sa grammaire, autrement dit les formes dont elle dispose pour déterminer le genre, le nombre, la personne, le temps, le mode etc…(la morphologie) et la façon dont elle unit les termes pour représenter les rapports des idées (la syntaxe). Pour ce qui touche le béarnais, la morphologie est assez bien conservée mais la syntaxe est fort menacée par le français…. En grammaire comme en vocabulaire, notre grand maître c’est le peuple et, dans le peuple, ceux qui gardent le mieux les règles traditionnelles de notre langue, ce sont les vieux. En les écoutant parler, les enfants ne retiennent pas seulement que les mots mais aussi la façon de les lier et de les présenter dans une phrase -c’est à dire, la syntaxe-. Cette partie de la grammaire est, peut-être, la plus originale du béarnais et jusqu’à présent nous l’avons nettement mieux conservée que les autres dialectes du midi » -J.Bouzet-
I°) LES ÉNONCIATIFS:
* En gascon comme en béarnais , le verbe est généralement précédé d’une particule énonciative (qu’il ne faut pas confondre avec un pronom relatif.) : C’est une des particularités de ces langues qui les distinguent non seulement du français, mais aussi des autres dialectes occitans . – Les 3 particules les plus employées sont:
QUE / AFFIRMATION : Ex= Que m’en vau tà casa ( je vais à la maison) – L’òmi qu ‘aima lou pan (l’homme aime le pain) . Remarquez ici que l’énonciatif se place entre le sujet et le verbe. Autre particularité = il ne peut être séparé du verbe que par des pronoms personnels ou adverbiaux.
BE / EXCLAMATION : Be cantas plan (que tu chantes bien) B‘ arribas hèra tard (que tu arrives très tard). Be se place toujours devant le verbe; il ne peut être séparé du verbe que par des pronoms personnels ou adverbiaux.
E / Pour introduire l’ INTERROGATION : E cantas ? (chantes-tu?): * Pour introduire le SOUHAIT: E cantéssem tostemps atau ! (que nous chantions toujours ainsi ! ) * Pour rappeler une conjonction, un pronom relatif: Quan lo cocut E canta (quand le coucou chante). Que coneishi lo cocut qui tot dia E vian cantar. (Je connais le coucou qui vient chanter tous les jours) . *Dans les propositions incises, avec les verbes « diser », « respóner » etc…: Que m’en vau, E responó lo pair (je m’en vais répondit le père)
AUTRES PARTICULES EMPLOYÉES:NON……PAS/ NE…..PAS: mêmes particularités que les précédentes. – N‘enteni pas ço qu’im dises; (je n’entends pas ce que tu me dis) – N‘as pas briga de vergonha (tu n’as pas du tout honte) – Ne (ou n’i) a pas arren (il n’y a personne) ÇA, CE, CI, CO : – Ces particules servent à introduire des propositions incises en se plaçant devant certains verbes déclaratifs comme dire , répondre… Quina calor! » ce ditz jausèp (quelle chaleur ! dit Joseph) » Ça-i dab jo ! » ce‘m digó Joan (viens avec moi! me dit Jean)
II°)LA PHRASE NÉGATIVE :
Elle s’articule autour des locutions non.(noun)….pas et ne……pas. L’énonciatif « que » est donc . Ne soi pas cadut : (je ne suis pas tombé) . Non l’èi pas vist : (je ne l’ai pas vu). Non disi pas arren . ( noun disi pas arré ) = Je ne dis rien. N’enteni pas arrès = Je n’entends personne. Ne l’èi pas trobat en lòc. = Je ne l’ai trouvé nulle part. N’ i credi pas guaire. = Je n’y crois guère. Ne l’aperi pas jamei. = Je ne l’appelle jamais. Non m’a balhat arren. = Il ne m’a rien donné. -Les autres dialectes occitans se contentent de « pas », placé après le verbe.
III°)LES DÉTERMINANTS :
1°) les articles définis: Il existe 2 systèmes différents selon les contrées , mais pouvant cohabiter.
Premier système
Deuxième système (forme montagnarde)
singulier
pluriel
singulier
pluriel
masculin
lo
los
masculin
eth/er’
eths
féminin
la
las
féminin
era
eras
le mainat
los mainats
eth, er’ aso
eths asos
la mainada
las mainadas
era mainada
eras mainadas
* Les articles lo , la , s’élident (perte de la voyelle) devant un nom commençant par une voyelle. Il n’en est pas de même pour los et las./ l ‘ ueu (wouew) – los ueus / l’ombra – las ombras * Dans le premier système , la contraction ne concerne que les formes masculines de l’article. -exemples = au vilatge ; lo can deu vaquèr ; peus camins ; suu pic ; suus monts ; tau mercat ; taus mainatges ; entau prat ; dincau matin
article précédé de:
singulier
pluriel
a
a lo ……….au
a los………aus
de
de lo……….deu
de los……….deus
per
per lo……….peu
per los……..peus
sus
sus lo……….suu
sus los……..suus
tà
tà lo………..tau
tà los……..taus
entà
entà lo……….entau
entà los……..entaus
dinc à
dinc a lo……..dinc au
dinc a los……..dincaus
* Dans le deuxième système (forme montagnarde) , les contractions se font aussi au féminin. exemples = ath vilatge ; ara vile ; dera maison ; peth pont ; dincath matin ; entath mercat
article précédé de :
eth
eths
era
eras
a
a eth…..ath
a eths….aths
a era…..ara
a eras…..aras
de
de eth…..deth
de eths…..deths
de era…..dera
de eras…..deras
per
per eth….peth
per eths….peths
per era…..pera
pereras….peras
tà
tà eth…..ath
tà eths…..aths
tà era…..tara
tà eras….taras
entà
entà eth…entath
entà eths…entaths
entà era…entara
entà eras…entaras
dinc a
dinc a eth…dincath
dinca eths…dincaths
dinc a era…dincara
dinc a eras…dincaras
Remarques valables pour les 2 systèmes : – Le démonstratif neutre « çò » suivi de la préposition « de » joue souvent le rôle d’un article. Exemple = çò de men ; çò de beròi, ço de dit q’ei dit – Suivi du relatif, il correspond au français « ce » : que hè çò que vòu (il-elle- fait ce qu’il-elle- veut.) ; que’m portaràs çò qui’m cau . (tu me porteras ce qu’il me faut) -Suivi de la préposition « de » , + adjectif ou participe, il les substantive: çò de dit qu’ei dit. (ce qui est dit , est dit ) ; çò de vieilh qu’ei cadut. – En çò de signifie chez : que soi en çò deu vesin. ( ké souy èn çò dou bési) = je suis chez le voisin. – L’article suivi de la préposition « de » ou du pronom relatif « qui » prend la valeur d’un pronom démonstratif: Exemple = que passegi lo men can e lo de ton pair. / que passegi eth men can e eth de ton pair. Lo que sap devisar que s’en tira tostemps ( celui qui…)
2°) Les articles indéfinis:
singulier
pluriel
masculin
un (u)……..un
0
féminin
ua (üo)……..une
0
exemples = singulier : un pomèr (u poumè) = un pommier ; ua poma (üo poumo) = une pomme pluriel : que mingi pomas. ( ké míndji poumos) = je mange des pommes. * Les pluriels « uns » – » uas » (uns, unes) existent avec le sens de « quelques » mais ils s’utilisent peu dans la langue parlée usuelle.
3°) Les démonstratifs:
sujet parlant
ACIU (ici)
AQUIU (là)
ACERA (là-bas)
S
P
S
P
S
P
masculin
aqueste
aquestes
aqueth
aqueths
aceth
aceths
féminin
aquesta(o)
aquestas(os)
aquera(o)
aqueras(os)
acera(o)
aceras(os)
Remarque : les mêmes formes sont à la fois pronoms et adjectifs . ADJECTIF : aqueste libe (ce livre) – PRONOM : quau libe e vòs ? aqueste o aqueth ? ( quel livre veux-tu ? celui-ci ou celui-là ? ) – Si l’objet est tout près de celui qui parle , on emploie aqueste etc… – Si l’objet est un peu plus éloigné , on emploie aqueth etc… – Si l’objet est encore plus éloigné, on emploie aceth etc…
4°) Les possessifs :
Forme articulée
Forme simple
masculin
féminin
masculin
féminin
lo men lo ton lo son
la mia la toa la soa
S
mon ton son
ma ta sa
lo noste lo vòste lo lor
la nosta la vòsta la loa
noste vòste lor, son
nosta vòsta lor, sa
los mens los tons los sons
las mias las toas las soas
P
mos tos sos
mas tas sas
los nostes los vòstes los sons
las nostas las vòstas las soas
nostes vòstes lor, sos
nostas vòstas lor, sas
Remarque : la forme articulée est plus employée que la forme simple: on dira « lo men can » (mon chien) plutôt que « mon can ». – La forme articulée sans article peut être employée comme attribut: aquesta règla qu’ei mia , aquera qu’ei toa……..Signifie alors « à moi , à toi , à lui « – On dit indifféremment « la nosta mair » = (notre mère) ou « la mair nosta »
4 °) Les interrogatifs : Deux interrogatifs très utilisés : Quau et Quin
singulier
pluriel
singulier
pluriel
masculin
QUAU
QUAUS
QUIN
QUINS
féminin
QUAU
QUAUS
QUINA
QUINAS
– Exemples : quau chivau ei lo ton? (quel est ton cheval?) ; quaus cavalas son las toas? (quelles juments sont les tiennes?) Quin chivau as crompat ? (quel cheval as-tu acheté?) ; Quinas cavalas as crompadas ? (quelles juments as-tu achetées?)
IV°) LES PRONOMS :
1°) Les pronoms personnels sujets :
singulier
pluriel
1° personne
jo (jou ou you)
nos (nosautes)…(nosautas)
2° personne
tu
vos(vosautes)…(vosautas)
3° personne
eth / era
eths / eras
Remarque : le pronom féminin est omis devant le verbe. exemple = que canti beròi ; on ne l’emploie que pour insister sur le sujet.
2°) Les pronoms personnels compléments :
singulier
pluriel
1° personne
me
nos ; nse (sé)
2° personne
te
vos ; ve (pé)
3° personne
masculin
lo
los
«
féminin
la (direct) lo (indirect)
las (direct) los (indirect)
«
neutre
at / ac en i (pronom de lieu; en français y)
at / ac en i
«
réfléchi
se, si
se, si
Exemples : ajudatz-me ! (aidez-moi) ; que la vau cercar (je vais la chercher) ; balhatz-lo un drin de pan ( donnez-lui un peu de pain) ; qu’at avè dit (je te l’avais dit). * Une des principales caractéristiques du béarnais et du gascon est l’emploi de pronoms personnels tronqués s’appuyant sur la voyelle qui précède ou qui suit.
a ) ÉLISION devant un mot commençant par une voyelle : { sauf à la 3° personne du pluriel : que ‘ us enteni ( je les entends ) } que l’apèri ———————- je l’appelle que m’ aima (ayma)—————-il, elle m’aime que ns’ aidèm——————–nous nous aidâmes que v’ ajudarèi———————je vous aiderai
b ) APPUI sur la finale vocalique du mot précédent, quand le mot suivant commence par une consonne. que ‘ m lhèvi ——————–je me lève que ‘ ns ditz——————-il nous dit que ‘ vs disi——————-je vous dit que ‘ u vedi——————-je le vois
c ) MAINTIEN de la forme pleine quand le pronom n’est en contact avec aucune voyelle. ditz-me çò que vòs——————dis-moi ce que tu veux *Remarque: A l’infinitif, le R tombe; on emploie donc les formes tronquées ..entà prene’u (pour le prendre)
GÉNÉRALITES : Le pronom personnel indique la possession -exemples- – Que’s ganha pla la vita…………….il gagne bien sa vie. – Que n’s an panat lo can ………..on a volé notre chien Le pronom personnel insiste sur l’idée exprimée par le verbe et personnalise l’action: – Que s’an bevut tot lo vi…………….ils ont bu tout le vin (à eux seuls) – Que’m guardi los sòs……………je me garde l’argent
V°)LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS :
En général, on ajoute pour le féminin un a au masculin
— 1) Adjectifs terminés par une consonne: prim/prima ; hòrt/hòrta ; petit/petita ; vielh/vielha
La consonne sourde simple se sonorise : pèc/pèga ; mut/muda ; (c devient g, p devient b, t devint d) -Il y a cependant des exceptions: le th masculin devient « r » au féminin: bèth/bèra ; aqueth/aquera
— 2) Adjectifs terminés par un diphtongue: beròi/beròia
Pour les adjectifs terminés par ou, iu , au : si le u vient d’un l ou v latin, ce l et ce v réapparaissent au féminin: nau/nava ; tardiu/tardiva ; hòu/hòla
Amics , amigas, il y a actuellement environ 6000 langues parlées de par le monde…Dans un siècle, plus de la moitié auront disparu. Faisons en sorte que le béarnais; son frère jumeau , le gascon et son frère aîné, l’occitan, soient de la partie . Écrire le béarnais est très bien , mais le parler est indispensable (même approximativement) .
Il est fortement conseillé aux débutants qui veulent apprendre le béarnais, de commencer par ICI-page sonorisée- Concernant les débutants qui ont commencé par leur page au contenu en phonétique, dans la page présente qui lui fait suite, nous emploierons la graphie normalisée pour mieux appréhender par la suite grammaire et conjugaison qui demandent des enchaînements logiques.>><<
La prononciation :- Entre crochets: l’alphabet phonétique international . 1°-Voyelles:– a > se prononce différemment selon les contrées –en général comme en français-, sauf : – Après la syllabe portant l’accent tonique, il se prononce en général (o) , c’est- à- dire o affaibli (comme dans port) ,parfois oe ou a affaibli dans certaines contrées. La vaca se prononce (la bakoe). Ce a est avant tout une convention caron peut trouver selon les secteurs, des déclinaisons légères ene ou même a.– à > se prononce toujours franchement (a) quelle que soit sa position. [a] – Lee final atone est très souvent prononcé oe – e et é > se prononcent é : ex=deber (devoir) se prononce (débé). L’accent indique l’accent onique. [e] – è se prononce comme en français. – o et ó > (sans accent et avec accent aigu), se prononcent comme le français ou : ex =j o (je,moi), donne you. [u] – ò > (avec accent grave) se prononce toujours comme en français : ex=òc (oui) , comme le o de donne [o] – i et í ; u et ú se prononcent comme leurs homologues français, sauf dans les diphtongues. – i > (dans un groupe de voyelles). Dans les diphtongues ai, ei, èi, oi, òi, il faut toujours sentir la mouillure du i ex= lou mes de mai (le mois de mai) se prononce ( lou més dé may) – u > (dans un groupe de voyelles). Il se prononce toujours comme en français … ( ou comme l’anglais w quand il est dans un diphtongue, soit [u] – ex= atau (ainsi) se prononce (ataw; ataou) 2°- Les diphtongues : Une diphtongue est formée de 2 voyelles qui se prononcent d’une seule émission de voix
ai -l’ainat / l’aynat (l’aîné) ei -la lei / la léy (la loi) èi -la lèit / la lèyt (le lait) oi -lo coire / lou kouyré (le cuivre) òi -beròi / béroy (joli) ui -se réduit gt à u : lo hruit / lou rut(le fruit) au -la sau / la saw (le sel) eu -lo peu / lou péw (les cheveux) éu -lo cèu / lou cèw (le ciel) òu -un hòu / u hòw (un fou)
ie-ié -mielher / miéillé (mieux) iè -pièla / pièlo (pile) iò -la biòca / la bioko (la nourriture) io -violent / bioulénn (violent) iu -liurar / liourà (livrer) ua -guardar / gouardà (garder) ue -lo huec / lou houéc (le feu) ia -cette diphtongue, lorsqu’elle est atone se réduit à i espiar / éspío (regarder) parguía /parguío (cour)
Les triphtongues Tous les éléments se prononcent :
-sieis / si é ïs (six) -puei / pou é ï (le coteau) -uèit / ou è ït (huit) -noviau / noubi a ou (nuptial) -lo profièit / lou proufi è ït (le profit)
3°- Consonnes :
b se prononce comme en français, mais , en position finale il se prononce (p) >> dab (avec) ► dap c se prononce comme en français, c’est-à-dire (s) devant e et i, mais (k) devant a, o ,u. d se prononce (t) en position finale. g devant e et i se prononce soit (j), soit (y) selon les contrées: il en est de même pour la lettre j. [j] ou [z] – lou gendre va donner (lou yéndré) ou (lou jéndré) – en position finale, après une consonne, il se prononce (k) : un reng va donner (u rénk) – lorsqu’il se trouve en position finale après une voyelle, on le prononce (ty) c’est-à-dire t mouillé h se prononce fortement aspiré (comme l’anglais house), y compris quand il se trouve à l’intérieur d’un mot: ex=la hami (la faim), la hèsta (la fête), bohar(souffler), lo hill (le fils) – Le h n’est muet qu’à l’initiale quand il précède l ou r dans des mots comme lo hrair (le frère) qui se prononce (lou ray), lo hroment (le froment) qui se prononce (lou roumén) l : lorsque le double l est précédé d’un i (ill) se prononce en faisant bien entendre les 2 l n se prononce comme en français dans le corps d’un mot,- En fin de mot et dans les groupes an, en, in, on, un , le n s’affaiblit et sa présence n’est plus sentie que par un prolongement de la voyelle précédente: ex= lo can (le chien) se prononce (lou ca); lo pan (le pain) donne (lou pa).
– En fin de mot, il ne se prononce jamais après un r : ex= la carn ( la chair) se prononce kar. – Par contre, le n en position finale se prononce toujours dans : – les finales verbales: ex= que cantan (ils chantent) – les diminutifs en -in : ex= praubin (prawbinn)
r dans le corps d’un mot est toujours roulé ; en fin de mot, il ne se prononce généralement pas : ex= aperar (appeler) se prononce (apéra) – La mar (la mer) ► ma s se prononce comme en français. Le s du pluriel se prononce : mainats (enfants) ► maynatss t se prononce comme en français . Le t final se prononce sauf lorsqu’il suit une consonne (cas des participes présents par exemple) ex= en cantant se prononce (én cantan) – Le t final est sensible après une voyelle : cantat (chanté) v se prononce comme le français b; [b] : ex = a vòsté (chez vous) donne a bosté . Dans certain cas, il se durcit en (p) ex= que’vs disi (je vous dis) se prononce quép disi. x se prononce comme en français, cependant, dans le préfixe ex suivi d’une voyelle, il se prononce (dz) ex= examén se prononce édzamén
4°- Prononciation des groupes de consonnes :
– dans bt, il y a généralement assimilation du b : on prononce alors (p-t) ex= dissabte(samedi)se prononce (dissapte) ou (dissat-te) – ch se prononce en principe (tch), mais il passe parfois en t mouillé(ty) ex= un chic (un peu) se prononce (u tchik) ou (u tyik)– Dans les gallicismes, il se prononce comme en français: un chivau (un cheval) – gn se prononce (n-n) : ex=signar se prononce (sïn-na) – ih se prononce l mouillé comme le ll du castillan . ex= vieilh (vieux) se prononce biéill. lo mirailh (le miroir ) se prononce lou miraill. – nh se prononce comme le gn. ex= nhacar(mordre) se prononce (gnaca) *Lorsque le h est séparé du n par un point (n.h), il ne s’agit plus d’un n palatal -l’in.hèr (l’enfer) se dit l’i hèr. – th se prononce (ty): e x = vetèth (veau) se prononce avec le t mouillé (bétèit), mais parfois tch, ou parfois simplement t. – ish (sh en début de mot) se prononce comme le français (ch) ex= adischatz (au revoir) se prononce adichatO 5°-Les accents :
a) L’accent grave ( è ) sur e et o indique un changement du son de la voyelle. Il indique qu’un doit le prononcer franchement et non affaibli en (oe) oe (o). A noter que l’accent dans à, è, ò se trouve toujours à l’emplacement de l’accent tonique. Remarque : -Il n’y a pas d’accent circonflexe en béarnais. b) L’accent aigu ( é ) a pour unique fonction de marquer la place de l’accent tonique. La sonorité de la voyelle demeure la même que lorsqu’elle ne porte pas d’accent : é, í, ,ó, ú . Le á ne se trouve pas en Béarn.. c) L’accent tonique:Lorsqu’un mot a plus de deux syllabes, l’une d’elles porte l’accent tonique. -La syllabe tonique est celle sur laquelle la voix s’élève.La place de l’accent tonique est indiquée par les règles suivantes: — Première règle: Quand un mot est terminé par :- une voyelle => aniversari – anniversaire O– une voyelle suivie de s => gascona – gasconne- quand c’est une 3° personne du pluriel terminée par n => que cantan – ils chantent L’ACCENT TONIQUE EST SUR L’AVANT-DERNIÈRE SYLLABE. — Deuxième règle : Quand un mot est terminé par :- une consonne autre que s ou que n de la 3° personne du pluriel du verbe => anem – allons :L’ACCENT TONIQUE EST SUR LA DERNIÈRE SYLLABE. — Troisième règle : Quand un mot est terminé par un diphtongue (c’est-à-dire 2 voyelles) => adiu – adïou– (bonjour, au revoir ) : L’ACCENT TONIQUE EST SUR LA PREMIÈRE DES 2 VOYELLES. . Certains mots n’obéissent pas à cette règle, mais dans ce cas, l’accent est marqué ; ex : divés (vendredi).. Pour obtenir les sons « ò » ( comme bol en français ) : lo còth et » è » ( comme père ) bèth , on écrit l’accent tonique. De même, les mots ci-contre font exception : miélher (mieux) – vàder (naître) etc…
6° – Autres signes : –le tréma ( ï ) : il se place sur la voyelle qui ne suit pas la règle du diphtongue, il marque la diérèse. Exemple = reünion se prononce (ré-uniou) et non (réwniou). Il en est de même pour les autres voyelles comme : païs , poësia. Dans les groupes de lettres comme güe ou qüe ou prononce (gwé) ou (qwé) : enqüèra se prononce (énkwèro) /encore/
– le trait d’union ( – ) : il s’utilise dans certains mots composés, dont certaines particularités: – les mots formés d’une proposition entière : un minja-quan-n’a – les mots composés de 2 verbes à l’impératif : vira – revira – les mots dont le premier élément est variable : un gat – esquiròu – les mots composés avec des préfixes : lo vice – rei.
* Il sert également à la coupure des mots en fin de ligne; dans ce cas, on ne coupe jamais à l’intérieur des groupes de lettresch , sh , lh , nh , th .
– le point intérieur ( . ) :on utilise en gascon et en béarnais un signe appelé » point intérieur ». Il se place à l’intérieur d’un mot pour éviter que le n suivi d’un h soit prononcé (gn) ou que le s suivi d’un h soit prononcé (ch) Exemple = l‘in.hèrn se prononce (l’i-hèr) ; es-hlor se prononce (ézlou).UN EXEMPLE DE LECTURE:
On écrit: Dus pastors a l’ombreta Que hasèn un boquet L’un coelhè la vriuleta E l’aute lo muguet. Jo qu’aimi l’immortèla Mèi que las autas flors Que serèi tostemps fidèla Atau son mas amors.
On entend: Dus pastous à l’oumbréto Qué hasèn u bouquet: L’u coueillè la brïouléto E l’auté lou muguét You qu’aymi l’immourtèlo Méy que las aoutos flous Qué serèy toustém fidèlo Ataou soun mas amous.
…et ça veut dire : Deux bergers à l’ombre faisaient un bouquet L’un cueillait la violette et l’autre le muguet Moi j’aime l’immortelle (l’edelweiss) plus que les autres fleurs (Comme elle) je serai toujours fidèle ; ainsi sont mes amours.
Nota bene : Le béarno-gascon, langue à part entière, s’inscrit dans le grand ensemble occitan ; langue d’òc par rapport à la langue d’oil française et la langue du si, italienne et espagnole ; ceci sans qu’il y ait une notion quelconque de hiérarchie, mais pour des raisons de commodité de communication. Il est vrai que chaque langue s’est modelée sur son propre terroir tout au long des vicissitudes historiques, de façon spécifique, tout en recevant l’influence de ses régions et pays voisins. Le besoin d’accroître les échanges et de s’unir par rapport aux langues officielles, a fait émerger la nécessité d’une normalisation pour l’ensemble des langues occitanes, par rapport à la langue écrite. Les différences, parfois minimes, parfois importantes, concernant la langue parlée, laissent encore morcelé ce domaine, mais dans l’ensemble, ce qui rapproche les dialectes occitans entre eux est bien plus important que ce qui les distingue. Le béarnais quant à lui, a été rapproché du gascon et en fait parie intégrante. L’ensemble occitan s’étend du bordelais aux Alpes; grosso-modo au sud de la Loire. Le gascon est délimité dans un triangle : Océan (hors Pays Basque sauf Bayonne, Anglet, Biarritz) – Pyrénées – Garonne à partir de Toulouse.
Amics , amigas, il y a actuellement environ 6000 langues parlées de par le monde…Dans un siècle, plus de la moitié auront disparu. Nous en serons tous un peu orphelin, car une langue qui disparaît, c’est une partie de nous même qu’on ne connaîtra jamais, une manière d’être ensemble qui nous échappera. Faisons en sorte que le béarnais; son frère jumeau , le gascon et son frère aîné, l’occitan, soient de la partie. Écrire notre langue est très bien, mais la parler est indispensable (même très approximativement) .
Il est fortement conseillé aux débutants qui veulent apprendre le béarnais, de commencer par ICI ……pour se perfectionner, par LÀ
DICTIONNAIRE DES VALLÉES ET DU PIÉMONT BÉARNAIS
Ce dictionnaire original de plus de 20 000 mots, a été composé selon trois axes principaux :
1) Recherche de mots localisés dans le secteur susdit, dans différents dictionnaires. 2) Recueil de mots et expressions dans les textes plus ou moins longs, d’auteurs plus ou moins anciens. Voir les auteurs, secteur par secteur 3) Collectage auprès de nombreux contemporains (mots, expressions, historiettes, etc.)Format : 24×18 cm / 422 pages / 19,90 € – Auteur : Hubert DutechEn savoir plus – Bon de commande
*Cette page-ci a été écrite + ou – en phonétique dans un but de familiarisation; afin de permettre au plus grand nombre une approche rapide du béarnais, afin que vous jugiez directement de son charme, afin que vous puissiez être directement en prise avec le béarnais : écriture et voix ne formant qu’un . – Dans un second temps, je conseille fortement de se pencher sur l’écriture normalisée telle qu’elle est marquée sur mes pages d’apprentissage (p7.prononciation ; p8.grammaire ; p9.conjugaison …) Les lettres écrites en gras doivent être prononcées et les syllabes soulignées portent l’accent tonique. Le w se prononce comme dans wapiti.
GO !
PRÉSENTATIONS ; FORMULES DE POLITESSE … Pour l’ensemble de la page, il est bon de distinguer la formule qu’éy (norm. en qu’ei) soit il est, c’est, de la formule qu’èy (norm. en qu’èi) soit j’aiBonjour , au revoir , madame, mademoiselle, monsieur => AdishatsOmadamo, mademisèlo, moussu => (en tutoyant) => Adiw (adiu) O Merci : mércés pla Bonne nuit => Bouno nwéyt – A demain => Dïnc à douma (normalisé : dinc a doman) Oui , merci beaucoup => ò (quiò) merci hèro O Quiò étant une affirmation renforcée : que oui ! Sil vous plaît, pardon => En pé prégoO(normalisé : en ve prega) Comment allez-vous? => Quïn pé ba? – Comment vas-tu? => Quïn té ba ? O Et toi ? => E(i) tu? – Et vous ? => E(i) bous ? – Ça va bien => Qué ba plâ (norm. que va plan) Cela me plaît => Acò que m’agrado – Je n’aime pas => N’aymi pas… J’aimerais => Qué m’agradarí / qu’aymari | je voudrais =>qué bouléri Où est ? => Oun éy – Y a-t-il ? => E y’a ? – Excusez-moi => Exkusatz-mé – Je ne comprends pas => Ne/nou coumpréni pas – Je ne sais pas => N’at sèy pas Comment vous appelez-vous ? => Quin p’apérats? – Comment ça s’appelle ? => Quin se dits…en biarnés Que veut dire ce mot ? => Qué bow disé aquét (aquésté) mout? Je m’appelle => Qué m’ apèri… – Tu t’appelles…=> Qué t’ apéras. (voir page conjugaison) Où habitez-vous? => Oun démourats ? – J’habite…=> Qué démouri a… J’ai réussi => Que m’y souy éscadut – Il m’a trompé => Qué m’a bourrat Je suis fatigué => Qué souy crébat . Je n’ai pas le temps => Né’m bago pas – Je suis pressé => Qué souy pressat / nous sommes => qu’èm… Quel temps fait-il ? => Quin éy lou téns – Il pleut => Qué plaw – Prenez un parapluie => Prénét lou paraplouyo Il fait très chaud => Qué hè hèro calou – On dirait qu’il va faire beau => que disérén de qué bòw ha bèt Bèt (beau) peut se prononcer selon les secteurs bèt, bètch, bèyt ou bèytch.
VISITES / DÉPLACEMENTS : Où est la gare? => Aw néy l’estacion? Nous cherchons un hôtel => Qué cercam u oustaw Le château est-il loin? => Ey lwégn lou castèt? Près de l’église , de la mairie…=> Aw ras dé la glèyzo, de la mèyrio… Pardon madame, je cherche la poste? => Em prégo, madamo, que cèrqui la posto? Parlez plus lentement => Parlat méy a plazé Je ne peux plus avancer => Nou pouch pas méy tira en daban J’ai une envie pressante => Qu’èy la coento quém prèsso
CHEZ LES COMMERÇANTS : Je cherche le marché => Qué cèrqui lou mercat – Où est le… => Oun éy… aw néy ? Combien ça coûte ? => Qwan costo? – Combien vaut le kilo…? => Qwan baw lou quilo… Ça coûte 10 euros => Qué costo dèts liwros… (normalisé : que còsta dètz liuras)C’est trop cher => Qu éy tròp ca – Ce n’est pas cher => N’éy pas ca (normalisé : n’ei pas car)Donnez m’en un peu => Baillats m’én u drin – Assez => Prou – C’est trop => Qu’éy tròp En voulez-vous ? => E’n bouléts ? – C’est bon => Qu’éy bou Mettez-en plus => Hicats-né drïn méy (normalisé : hicatz-ne drin mei)Vous reste-t-il des…? => E pe’n demouro ..? (normalisé : e ve’n demora)Pêches, fraises, prunes, poires, pommes, noix, noisettes => Pescos, arragos, pruos, pérés, poumos, esquilhots, abéras Sont-elles mûres vos pêches? => E soun maduros las bòstos péscos? Et ces melons, sont-ils bons? => E aquéts mélous , é soun bouss ? Goûtez-en une tranche => Goustats-ne û tròs Avez-vous des oeufs? => Abét wéws? – J’en veux un, deux, trois, quatre..=> Qué’n bouy u, dus, trés, qwaté… Je prends un morceau de fromage => Quém préni u tros de roumatyé Je voudrais une salade et 5 tranches de jambon => Qué boulériuo salado e cinc léscos de yambou On m’a volé mon sac => Qué m’an panat lou sac Je me suis fait voler le portable => Quém souy èyt pana lou pourtadé
AU RESTAURANT / A l’ HÔTEL :Donnez-moi le menu ! => Baillats-me la carto dous plats ! Avez-vous des rillettes, du saucisson, ventrêche ? => Abets tchintchous , pus , tchingarra? Servez-moi un verre de Jurançon ! => Serbits-me u bèyre de Yurançou ! Moi, je voudrais du Madiran => You, que bouléri bi de Madira J’aimerais une bonne soupe => Qué m’agradaré / qué-m haré gay uobouno garburo. A quelle heure le déjeuner? => A quin‘ òro e s’i disna ? J’aimerais dîner à 8 heures => Qué m’agradaré de soupa à weyt òros. Apportez-nous … => Pourtat-sé…(normalisé : portatz-nse)Une carafe d’eau => U pichè d’aygo / …avec du pain => …dap pa (norm. : dab pan) .Garçon! l’addition s’il vous plaît => Gouyat ! La cuenta, en pe prego Je vous dois combien ? => Qwan pé débi ? J’ai une faim de loup => Qu’èy hèro hami / Qué souy ahamiat / Je n’en peux plus => Qué souy sadout / hart (normalisé : que soi sadoth, hart)Nous sommes rassasiés => Quèm arrégoulats.Ils ont bu toute la bouteille => Qué s’an bébut touto la bouteilloVoulez-vous me passer le sel ? => Hèts-mé passa la saw, en pe prego. Mettez-y beaucoup de poivre => Hicats-i hòrt dé pébé. C’est bien cuit, trop cuit => Qu’èy plâ cwéyt, tròp cwéyt. Pourriez-vous me servir de la poule au pot? => Ém poudéréts serbi pourét ? Peut-on avoir du foie gras , du confit de canard ? => E poudém abé hityé gras, counfit de guit ?Nous voudrions faire chabrot => Que boulerém ha la goudalo. Moi, j’aimerais finir par du fromage de brebis => You, qué bouléri acaba dap roumadyé de wéillo. (normalisé : jo que volerí acabar dab hromatge de oelha) Il est complètement ivre => Qu’ éy hart pétat / briac/ A votre santé ! => A la bòsto ..santat ! Que buvez-vous ? => Qué bébéts ? Le poisson est délicieux => Lou péch qu’ éy subèr bou Il n’est pas frais votre poisson ! => Qu’éy arribat à pè, lou bòsté péch ! Où sont les toilettes ? => Oun soun lous coumus ?
EN VOITURE : Veux-tu m’indiquer le chemin le plus facile?=> Ém bòs ensegna lou cami méy aïsit ? N’allez pas si vite => N’anéts pas à hwéc / à hum de cayaw Tu avances traînard ? => Arrousec, qu’ abanços ou quin ? Pauvre fils de…=> Prawbé hill dé puto . J’ai attrapé une contravention => Qué m’èy gahat û berbaw Tu n’as pas vu le feu ? => N’as pas bis lou houéc ? Je ne peux plus avancer => Nou pouch pas méy tira en dabàn Où trouverais-je un garage ? => Oun troubarèy u garadyé ? J’ai glissé sur le verglas => Quém souy eslurrat sou tourrouy Il n’y a que des ornières sur ce chemin =>N’i a pass sounqué clots héns aquesté cami Vous m’avez brisé un phare et déformé ma portière => – Qué m’avets esbrigaillat üo lus e crouchit la porto. Combien coûtent 20 litre d’essence aujourd’hui? => Qwan còstàn bin litros de gasolino wéy? Nous avons fait un très joli voyage => Qu’abém hèyt u hèro béroy biatyé Faites des haltes souvent, sachez prendre votre temps et ne vous laissez pas attraper par la fatigue => Hèts estanguéts soubén, sapiats préné lou bòsté téns é néps déchets pas gaha per la fatiguo. EN TRAIN : J’ai (il a ) pris un billet aller et retour jusqu’à Toulouse => Qu’èy (qu’a) prés u billet ana é tourna dinc à Toulouso
CHEZ LE MÉDECIN :Je vais appeler le médecin => Qué vaw apéra lou médéci Ce matin je tousse => Aquésté mati qu’ èy la toussiquèro Tu as de la fièvre ? => Qu’ as frèbé ? Tu vas avoir une tisane => Qué bas avé üo tisano Je n’ai pas envie de dormir=> N’èy pas hami dé droumi Y -a-t-il des remèdes pour tout? => E i a poutingostà tout? J’ai mal ici quand j’appuie => Quèy maw ací qwan prèmi aquiw Je suis enrhumé => Qué souy entécat Il a une angoisse => Qué-w se croudzen lous nèrbis sus l’ éstoumac. Nous sommes barbouillés (mal au coeur) => Qu’èm estoumagats. Je t’ai un de ces » mal de dents » ! => Qué t’èy û maw de cachaw,/… tu peux croire => …que pots crédé ! (normalisé : que pòts créder)Je me suis piqué avec une épine => Quém souy tchacat dap u bròc Mon cœur bat fort => Lou cò quém pataquéyo Le vieillard est un peu dur d’oreille, mais il voit de loin =>Lou biélhòt qu’éi drin dur d’awéyo, més qui béd dé louégn J’ai des fourmis au pied=> Lou pè qué m’aroumiguéyo Je me suis fracturé la jambe => Qué m’éy coupat la camo Le furoncle me lance => Lou lourounc quém hisso (douleur lancinante) Le sang coulait à flots => La sang qué tchourabo dé pous Il n’a plus aucune grosse dent => N’a pas méy nat cachaw Je n’y comprends rien, je n’en peux plus => N’i coupréni pas arré, n’én pouch pas méy La fièvre l’abat => La frèbo qué l’amatigo
EN AMOUR : Un baiser, une pluie de baisers => U pot, û sarròt de pots Un tendre baiser => U poutou, û poutïn, ù poutét, üo poutino Couvrir de baisers => Poutiquéya, poutounéya / Qu’à la poutiqueyèro Flirter => Amourouseya / Amoureux => amourous Quand pourrions-nous nous revoir? => Qwan ‘nsé poudérém tourna bédé ? Demain => Doumâ – Après-demain : douma passat Demain soir au bistro : douma sé a l’éstanguét Disons à 3 h de l’après-midi => Digam à très òrôs dou brèspé. Où habitez-vous? => Oun démourats? J’habite chez ma mère => Qué démouri en çô de la may. C’est bien comme ça, vous ne pouviez pas mieux trouver => Qu’èy hèro plâ ataw, nou poudèts pas trouba miéyé Je t’aime =>qué t’aymi O Je vous aime beaucoup => qué’ p aymi hèro Il, elle m’aime => qué m’aymo Il, elle nous aime => qué ‘ns aymo
LE TEMPS qui passe : les jours Oles moisles saisonsdilus = lundi dimarç=mardi dimèrcs=mercredi dijaus=jeudi divés=vendredi dissabte=samedi dimenge=dimanchegenèr =janvier heurèr =février març =mars abriu =avril mai(may) =mai junh =juin julhet =juillet aost, agost =août seteme =septembre octobre =octobre noveme=novembre deceme =décembreivèrn = hiver
Le travail de la terre Ici le maïs pousse bien => Aciw, lou milhòc que bad pla Il a de jolies fleurs au jardin => Qu’a béroyos flous aw casaw Les vaches paissent sur le bord du chemin=> Las bacos qué pèishén sou cant dou cami Les vaches ruminent à l’ombre des chênes => Las bacos qu’armugan a l’oumbro dous cassous Le soleil a séché les terres => Lou (eth) sou qu’a echugat las tèrros L’âne ne fait que braire => L’asou né hè pas qué brama J’ai tellement travaillé que j’ai les mains pleines d’ampoules => Qu’èy ta tribayat , qu’èy las mas pléos dé bouytchòrlos Il s’en va au champ à cinq heures => Qué sé’n ba taw cam à cinq òròs En hiver, il fait bon à la chaleur d’un bon feu => En ibèr, qué hè bou à l’awyou d’u bèth wéc La prairie est diaprée de fleurs => La prado qu’éy pingourlado dé flous
NOTA BENE : * Toutes ces pages ont été écrites en s’inspirant du travail des grands linguistes béarnais que sont : Robert DARRIGRAND, Michel GROSCLAUDE, André HOURCADE etc… et tout le travail des équipes de LA CIVADA , et PER NOSTE . Bibliographie : » Initiation au gascon » de R.Darrigrand » Grammaire béarnaise » d’André Hourcade ; » Lo gascon lèu e plan » de Michel Grosclaude avec sa « Grammaire abrégée du gascon », » Petit dictionnaire Français – Occitan / Béarn » de la Civada – » Dictionnaire des vallées et du piémont béarnais » d’Hubert Dutech Autres bonnes lectures : – » Syntaxe béarnaise et gasconne » de J.BOUZET ; « Comment écrire le gascon » – » Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes » Simin Palay : (Une bible) – » Dictionnaire béarnais ancien et moderne » de Lespy et Raymond. – » Grammaire béarnaise » de Lespy ; « Manuel de grammaire béarnaise » de J.Bouzet – » Manuel pratique d’occitan moderne » P.Bec – » Dictionnaire bilingue des expressions gasconnes » et « La philosophie du béarnais à travers les proverbes » d’André Hourcade. – » Ací qu’èm » : méthode d’apprentissage pour les enfants écrite par des instituteurs itinérants: los caminaires.
Amics , il y a actuellement environ 6000 langues parlées de par le monde…Dans un siècle, plus de la moitié auront disparu. Faisons en sorte que le béarnais; son frère jumeau , le gascon et son frère aîné, l’occitan, soient de la partie . Écrire le béarnais est très bien, mais le parler est indispensable (même approximativement) .
Au fait : un bon truc pour intégrer en douceur l’écriture du béarnais => préparez vos courses en béarnais
Pla béngudo (plan venguda > bienvenue) sur une page qui me tient particulièrement à cœur ! Suivez-moi et en une semaine vous parlez le béarnais…. si vous jouez le jeu. Ne cherchez pas la perfection d’entrée… il faut un début à tout.
Deux clés pour mieux comprendre de quoi il s’agit.
Le béarnais est une des composantes du gascon, dont les particularités, essentiellement phonétiques et lexicales, viennent de son substrat aquitano-pyrénéen très ancien , remontant aussi aux origines de la langue basque … toutefois, béarnais comme gascon, font partie prenante des parlers occitans -qui s’étendent sur presque toute la moitié sud de la France-, tout en conservant leur spécificité. Du fait de la construction progressive de l’État par la monarchie évoluant vers l’absolutisme, le parler du roi de France (ou francien) finit par s’imposer partout –sauf en Béarn- comme langue unique obligatoire du royaume, en 1539 (Édit de Villers-Cotterêts ).
Le Béarn fut rattaché à la France en 1620 (par un édit d’union), mais si les béarnais acceptèrent la présence d’un Parlement puis d’un Intendant du roi, les États du Béarn (sorte approximative d’Assemblée législative) conservèrent un certain pouvoir et les séances et leurs rapports continuèrent de se tenir en béarnais, ainsi que dans nombre d’instances locales. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, tout le monde en Béarn parlait encore le béarnais (nommé aussi ainsi en Bigorre). Si le nombre de locuteurs est devenu restreint, le nombre de personnes qui le comprennent sans le parler est encore énorme…
..c’est parti ! En premier lieu, un mot magique à savoir , un mot qui est le mot-clé béarnais : ce mot c’est ADISHATZ (adichats) – Ici, c’est quasiment l’équivalent d’un sésame.
Un mot-clé qui veut dire tout à la fois au revoir, salut, bonjour, à bientôt .
Alors qu’adichats est en général, utilisé quand on vouvoie une personne ou qu’on s’adresse à plusieurs (sans que ça présente un caractère d’obligation), ADIU est plus intimiste [écouter]-utilisé en général pour le tutoiement- mais il signifie la même chose.
On peut aussi très bien dire à quelqu’un adiw en arrivant et adichats en partant ; c’est quasiment interchangeable. De loin, éw ou ow sont l’équivalent de ohé ! hello ! *Ami, amie, d’où que tu sois, qui que tu sois, d’où que tu viennes; tu dis adichatou adiw et tu es des nôtres: tu rentres dans le monde magique de la langue béarnaise : une langue de paix créée pour les poètes, les amoureux… » que t’aimi » ça vaut bien je t’aime, non ?
… et » ça-i » , ça vaut bien viens !
A LIRE : Le béarnais de cette page est écrit phonétiquement, mais des info-bulles restituent l’orthographe « normalisée » exacte- (il suffit de placer l’indicateur de la souris sur le mot) . Tout est simplifié au maximum (mais sachez qu’il y a souvent des variantes, des exceptions, des cas particuliers...) dans le but de vous familiariser plus rapidement et plus facilement avec le béarnais. Je vous recommande chaudement de poursuivre par la suite dans mes autres pages, votre apprentissage plus en profondeur et selon les règles en usage. Les lettres en gras sont à prononcer , les r sont roulés , le h est aspiré et le w équivaut au w de wapiti . Les syllabes soulignées portent l’accent tonique (on appuie la parole dessus)- Il faut surtout éviter d’appuyer systématiquement sur la dernière syllabe…ce qui est souvent la tendance naturelle, par l’influence du français. *Suivez-moi, amics (amis), amigos (amies) ; je vous amène pas à pas, main dans la main (oui…hum, c’est une image !!!) , à la découverte de la caverne d’Ali Baba béarnaise, dans laquelle un trésor en cache un autre : Nous avons lancé le sésame ADICHAT et la monumentale pierre qui masque l’entrée d’un monde nouveau, se déplace….
*Commençons tout d’abord par le oui et le non – Oui => òc (o de bol).. c’est de ce òc que sont issus les mots occitans et Occitanie ou quiò (o de bol), plus affirmatif
Non => nou ou nani (plus affirmatif dans la négation) . Entendez-vous le quiò et la nani résonner dans la caverne ? …on y est…super !!! Un (bon) conseil général : allez lentement et éprouvez du plaisir en prononçant les divers mots. (comme on déguste un bonbon)
►Pour se repérer dans la caverne béarnaise, on peut tout de suite utiliser certains mots (à apprendre par coeur) Ici en phonétique.
..qu’ils soient adverbes= PROU (assez) – ADARO (maintenant) – DÉ TIRO (tout de suite) – ADÈS (il y a un instant) – ÉNGOUÉRO (encore) – ALABÉS (alors) – DIYÉW (peut-être) – TOUSTÉM (toujours) – OUÉY (aujourd’hui) – BRIGO (pas du tout) – ARRÉ (rien) – QUOUAN (combien ) – HÈRO (beaucoup, très) – TROP (trop) – DÉSSUS (dessus) – DÉBAT (sous, dessous) – ÉN LOC (nulle part) – DOUMA (demain) – [écouter]
..ou qu’ils soient des prépositions= DAP (avec) – ABANS (avant) – APRÈS (après) – DÉHENS (dans) – SUS (sur) – DABAN (devant) – ÉN DABAN (en avant) – DARRÈ (derrière) – ÉN DARRÈ (en arrière) – [écouter] N’oubliez pas de rouler les rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
u òmi (un homme) uo daüno (une dame) partit (parti) urous(heureux) oubrès (ouvriers) escoulans (écoliers)
qu’èy qu’as qu’a qu’abém qu’abétz qu’an
bïnt ans (vingt ans) béroys wéys (de jolis yeux) u ca é dus gats (un chien et deux chats) hèro séd (trés soif) tout bébut (tout bu) uo grano maysou (une grande maison)
~LE SAC AUX PARTICIPES~ Avec être et avoir qui sont des auxiliaires, on peut se servir des participes passés comme en français. Petit rappel =>Dans la phrase « j’ai entendu »; ai est l’auxiliaire et entendu le participe passé. EN VOICI en vrac … en phonétique : abut (eu) ; estat (été) ; badut (né) ; mindyat (mangé) ; bébut (bu) ; partit (parti) ; bist (vu) ; cantat (chanté); hèyt (fait ; anat (aller) ; biscut (vécu) ; dit (dit) ; biéngut (venu) ; légut (lu); préngut (pris) ; credut (cru) ; boulut (voulu) ; poudut (pu) ; téngut (tenu) ; pourtat (porté) ; séntit (senti) *Pour le féminin, on ajoute tout simplement o, ou do (le o de port amoindri) : hèyt=>hèyto ; anat=>anado
*Maintenant, on s’amuse à construire des phrases avec auxiliaires et participes: Exemples : qu’ès biéngut-biéngudo (tu es venu-e) – qu’èy légut (j’ai lu) – qu’èm anat (on est allé)–
~LE SAC AUX IMPÉRATIFS (ordres, conseils…)~ C’est génial, on peut s’en servir tout de suite –
* Et on intègre le contenu des nouveaux sacs dans le capital de mots : Ça peut donner : qué souy biéngut lou dilus sé dap uo daüno ou….après la diménjado, qué me’n baü urous düs dïos etc….. Traduisez ces deux phrases et reconstituez-en le plus possible, en prenant votre temps
Encore d’autres sacs Dans ces sacs, le présent de deux verbes très utiles parce qu’ils amènent de l’action, du mouvement Har e anar sérbén tà estar (faire et aller servent à être)
qué baw taw mércat (je vais au marché) qué bas bédé (tu vas voir) qué ba ha (il-elle- va faire) que bam tà Espagna (..en Espagne) qué batz disnar (…dîner) qué ban cantar (..chanter)
*Et de nouveau, on intègre le contenu des nouveaux sacs dans le capital acquis.. Exemple: dou dilus duss aü dimenge naw que bam har dillèw uo maysou dap chéis òmis
Lisez très lentement, et dès maintenant vous pouvez utiliser le béarnais….mais oui !
Au boulot
La preuve Vous lancez à l’assemblée en arrivant ou en partant : « adichat a touts » (bonjour à tous) ou « adiw la coumpanïo » (bonjour la compagnie) …et vous poursuivez par « hèpén dé bounos » (faites-en de bonnes…). c’est-à-dire: portez-vous bien! [Pour dire au revoir, vous avez aussi le choix entre « dïnc a bèlèw » (à bientôt > dinc a bèthlèu) ; arrébédé (au revoir > arrevéder) ; a las purmèros (à la prochaine> a las purmèras) ; a lèw (à très vite, à tout de suite – a lèu )
Entrée classique: « quïn té ba ? » (comment vas-tu? > quin te va ?) ou quïn pé ba (comment allez-vous?) – L’autre répond « qué ba pla » (ça va bien>que va plan) ; « qué ba hèro pla » (ça va très bien>que va hèra plan) « qué ba maw » (ça va mal) ou qué pot ana (ça peut aller) … é tu (et toi?) é bous (et vous) : « You tabé » (moi aussi) ou « you tapòc » (moi non plus) – Le temps revient souvent sur le tapis: é quïn èy lou tén (comment est le temps) « qué hè rét » (il fait froid) , « qué hè calou » (il fait chaud) , qué ba néba (il va neiger) …on peut intercaler hèro (un mot très important qui veut dire à la fois très et beaucoup) . Et l’humeur du patron? quïn éy lou patrou (comment est le patron? )….lou bézi (le voisin?) … »abisòt ». ..abisòt’i… »abisa-pé » (fais attention, faites attention) …….si on vous répond qué hè lou muss (il fait la gueule) …alabés qué caw ha (alors que faut-il faire?)…qué caw atténé (il faut attendre)
En ville
« én pé prègo » (s’il vous plait) …… »merci hèro » (merci beaucoup) qué bouy, qué bouléri (je veux, je voudrais)..croumpa (acheter).. .ha (faire) quoan cousto (ou) coustòn .. (combien coûte. …coûtent ?)….aquét libé (ce libre) ; que’s pot gousta..endaya..? (peut-on goûter, essayer..?) « qué m’agrado » (ça me plait) ; ne m’agrado pas (ça ne me plait pas) ; qu’aymi ou n’aymi pas (j’aime ou je n’aime pas) « Qué souy countén« , countéto (je suis content-e-) Né souy pas countén-to (je ne suis pas content-e) Aquesté cop (cette fois) peut être utilisé partout..~ qui souy (.j’y suis )…~que m’en baü (je m’en vais)
Pendant un repas
Quïn ba à bòsté? (comment ça va chez vous?) >> a nousté qué ba hèro pla (chez nous, ça va très bien) E bòss drïnn dé bi (d’aygo) ? (veux-tu un peu de vin, d’eau?) >>> Quïo (oui) ou Nou, qué préfèri -aygo .. bi- (non, je préfère…) Abéyatss (à votre santé) –littéralement : que vos verres soient remplis .. comme le miel dans les alvéoles Ew mé passa lou roumatyé, lou bi, la saw, lou pébé (fais-moi passer le fromage, le vin, le sel, le poivre…) Qu’ass … (tu as …) – né’nn y a pass méy (il n’y en a plus) / qu’éy drïnn tròpp couéyt tà you (c’est trop cuit pour moi) Ta’t prégo (s’il te plait) – « Énn pé prégo » (s’il vous plait)– « Merci hèro » (merci beaucoup) É’n bòss drïnn méy ? (en veux-tu un peu plus?) – nou qué’m sufèch (non, ça me suffit) Qu’énn bouléri drïnn méy (j’en voudrais un peu plus) – qué n’ya, qué n’ya; qué’nn démouro (il y en, il y n a; il en reste) Pass tròpp , qué ba hèro pla ataw (pas trop, ça va très bien comme ça) – qu’èss how? (tu es fou?) Qué hà plazé (ça fait plaisir) – qué’m hè plazé (ça me fait plaisir) – qu’éy hèro bou (c’est très bon) Qu’éy pla adoubatt (c’est -il est- bien assaisonné) – aquésté platt, qué m’agrado hèro (ce plat me plait beaucoup) Qu’éy lou bèyré bouéyt, patrou (j’ai le verre vide, patron) .. -é- méss lou bénnté plé (-et- mais le ventre plein) Qu’èy… qu’abémm pla mïnndja .. é pla bébutt (j’ai.. nous avons bien mangé.. et bien bu) Qué caw mïnndja entà bibé e noun pass bibé entà mïnndja (il faut manger pour vivre et pas vivre pour manger)
Cantém adaro (chantons maintenant) – « qué caw canta » (il faut chanter) Quïn’òrò éy açò (qu’elle heure ça fait tout ça) [faire la laison] >>> qué sounn dètz òross (il est dix heures) Qué’m caw parti (je dois m’en aller) – qué’m caw ana’y (je dois y aller) Qué hè rrétt déhòro (il fait froid dehors) – qué hè nouéytt (il fait nuit) « Adichatt é bouno nouéyt tà touttss (au-revoir et bonne nuit à tous) » – « dinc a douma (à demain) »
A la maison
Votre enfant traîne au lit le matin; sortez un tonitruant lyébot ! (lève-toi). S’il traîne à la salle de bains; lancez-lui çay ! (viens) ou mieux çay tassi ! (viens ici). S’ils sont plusieurs ; dites-leur çabiét ! S’il traîne pour prendre son petit déjeuner: mindyo (mange) , hè bisté (fais vite) ou hèt bisté (faites vite) « Qué caw droumi » (il faut dormir) dit-on à son enfant qui a du mal trouver le sommeil – et on lui chantonne: droum; droum droum (dors, dors, dors..) droumi, droumi, droumi droum, droum, droum / droumi, droumi, doun …ou variante: soum, soum, soum, (sommeil) biéni, biéni, biéni (viens) soum, soum, soum, biéni, biéni, doun(donc) Résultat garanti !
RIONS UN PEU !
Le béarnais se prête parfaitement aux jeux de mots Ici, petit exercice d’élocution -il s’agit de répéter la phrase suivante: Wéy! Qu’èy bis dap lous wéys, wéy; à nouéwt, wéyt wéws bwéyts (écriture normalisée = Huei! qu’èi vist dab los uelhs, uei a nueit ueit ueus vueits) / n’en cherchez pas le sens !! Traduction dans l’info-bulle Pour terminer en beauté cette première leçon, une petite blague que nous nous disions entre enfants de mon village et qui est finalement un bon procédé mnémotechnique (pour retenir la mémoire) : Comment dit-on en béarnais chien-chien-chat ? Vous avez les mots dans cette page pour y répondre……..on cherche…….chrono!!!….. Réponse dans l’info-bulle ici En déformant légèrement ça donne ça , dans l’info-bulle Ce qui veut dire ceci
Les phrases entre guillemets sont à écouter dans l’ordre ci-dessous :
ET APRÈS ???? e après e après .. quate crabas, sètzé pès (.. quatre chèvres, seize pieds) Vous avez le choix entre vous lancer de suite dans un apprentissage sérieux et méthodique du béarnais (conseillé) ICI ou …….continuer votre familiarisation avec des phrases de la vie courante LÀet/ou LÀ ou.……aller voir une courte page synthétisant le principal
Certains d’entre nous -gens du terroir- sont moqués par les « franchimands » bon locuteur en français réfutant notre langue locale perçue comme un vulgaire patois. Ils ignorent que ce « patois » est une véritable langue, possédant tous les ingrédients de n’importe quelle langue du monde. Elle a des règles, une syntaxe, sa conjugaison et ses tournures propres. On pourrait penser que les formes grammaticales sont sensiblement équivalentes au niveau des langues romanes, notamment entre le gascon et le français. Il n’en est rien. Indépendamment de la grammaire basique qui possède ses propres règles, les différences de formes de construction se révèlent à travers de nombreuses phrases courantes et expressions. Déplacement et changement de prépositions, d’adverbes.. Remplacement du verbe être par le verbe avoir et inversement. Déplacement ou rajout des pronoms personnels, très mouvants en gascon. Il en est de même avec les articles qui s’absentent et resurgissent où on ne les attend pas… Du point de vue du français, « le gasconisme est une façon de parler et d’écrire empruntée du dialecte gascon et qui constitue une incorrectionen français. » En fait, un gasconisme est une traduction littérale -parlée ou écrite- du gascon au français comme une translation avec la reproduction d’une forme grammaticale particulière gasconne sur la structure française. Ce qui peut donner une fausse impression de charabia a des fondements profonds.
Quelques gasconismes
« Rectifications » en gras dans la version française (Phrase d’origine –> traduction)
Ne vau pas jamei (je ne vaispas jamais)
Que trobè dus veires de copats (il trouva deux verres de cassés)
Si n’ès pas malaut, jo que’n soi (si tu n’es pas malade, moi j’en suis –je le suis)
Ua tonha autan gròssa com un ueu (une bosse aussi grosse comme un œuf –qu’unoeuf)
Qu’arrivava de missa (il arrivait de messe –delamesse)
Que vieneràs après vrèspas (tu viendras après vêpres -après les vêpres)
Que l’arribarà un còp o aute (ça lui arrivera une fois ou autre -ou l’autre)
Que serèi aquiu en mieja òra (je serai là dans une demie heure –dans demie heure)
Qu’èi arrecebut ua letra de las toas (j’ai reçu une lettre des tiennes -de toi)
Que’s quitè la camisa (il enleva la chemise –sa chemise)
Pren-te lo capèth ! (prends-toi le chapeau ! –prends ton chapeau)
Que’mla hicarèi a costat (je me la mettrai à côté –je la mettrai côté de moi)
Que soi estat malaut (je suis été malade –j’ai été malade)
Ne t’as pas lavat las mans (tu ne t’as pas lavé les mains –tu ne t’es pas)
As anat véder aquò (as-tu allé voir cela? –es-tu allé)
Quan soi volut baishar (quand je suis voulu descendre –quand j’ai voulu)
Que s’a pensat tuar aqueth malhurós (il s’est pensé tuer ce malheureux – il a failli se tuer)
Que t’a cridat a tu tanben (il t’a grondé à toi aussi –toi aussi)
Que’m soi trobat aqueth bonet (je me suis trouvé ce béret –j’ai trouvé)
Quan t’enmaliràs, que m’ei parièr (quand tu te fâcherais, ça m’est égal –quand bien même)
La barrica que se’n va (la barrique s’en va -se perd)
Ne t’i védes pas ? (tu ne t’y vois pas ? –tu n’y vois pas ?)
Dus pomas de la rojas (deux pommes des rouges –deux pommes rouges)
Qu’ei lo terrenh qui s’at vòu (c’est le terrain qui se le veut –qui veut ça)
Que’s ved que vòu plàver (on voit qu’il veut pleuvoir –qu’il va)
Si pensas que se’n da (si tu crois qu’il s’en donne du souci –qu’il se fait du souci)
As enviat lo bestiar aqueste matin ? (as-tu envoyé les bêtes ce matin ? –as-tu lâché)
Que jogavan a las cartas (ils jouaient aux cartes)
Ne pòdes pas hà’idab eth (tu ne peux pas y faire avec lui –lui tenir tête)
Non se n’i dava pas briga (il ne s’en donnait pas du tout –il ne s’en faisait pas)
Que voletz ? ne’m poish pas mei (que voulez-vous ? je n’en peux plus –je n’en puis plus)
Pòrta-te’n aqueth tistalh (porte-toi ce panier –emporte ce panier)
Que te’n pòdes hidar a l’oncon (tu peux t’en rapporter à ton oncle –tu peux avoir confiance)
Que m’estimi miélher (je m’estime mieux –je préfère)
Los joens qu’aiman d‘estar libres (les jeunes aiment d’être libres –aiment être libres)
Lo monde que son braves (les gens sont braves)
Que’s signa Casalòt (il se signe Casalòt –il s’appelle Casalòt)
Que’m soi copat la cama (je me suis coupé la jambe –cassé la jambe)
Que’m cau anar tau medecin (il me faut aller au médecin –je dois aller chez le médecin)
Que m’agradan mei las ceresas que non pas las ahragas (elles me plaisent plus les cerises que non pas les fraises) (je préfère les cerises que les fraises)
Qu’aimi miélher la mia caseta que non pas lo castèth vesin (j’aime mieux ma maisonnette que non pas le château voisin -que le château voisin)
Nouveau : Le Dictionnaire des tournures et formules gasconnes (locutions, expressions, proverbes, citations…) ►Format 24×18 cm – 410 pages impression offset 5235 occurrences – 48000 mots ou phrases
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EXPRESSIONS GASCONNES
Bien que le Béarn fasse partie entière de la Gascogne, j’ai choisi de citer à part, ici, des expressions gasconnes, essentiellement car j’ai commencé à travailler depuis longtemps sur des expressions béarnaises, et écrit conséquemment des pages sur ces recherches, résumées dans ce blog, à cet emplacement Faut-il le rappeler, la Gascogne forme grosso-modo un triangle dont la pointe se trouverait dans la pointe médocaine. La base est figurée par les Pyrénées jusqu’au col de Port en Ariège et les côtés par la Garonne (bien qu’elle soit franchie par la limite, au niveau de Toulouse) et l’Océan Atlantique (hors côte et pays basque). Les provinces suivantes la composent par ordre alphabétique : Albret, Ariège (Comminges, Couserans), Armagnac, Astarac, Bassin d’Arcachon (Buch), Béarn, Bigorre, Chalosse, Côte d’Argent, Gers, Gironde avec Bordeaux, Grandes Landes, Lomagne, Marensin, Médoc, Pays de Born, Pays de Gosse, Savès, Sud de la Haute-Garonne, Toulouse, rive gauche de la Garonne, Tursan. Voir carta_gasconha
De l’intérêt des expressions : Dans toutes les langues, les expressions allègent la phrase, lui apportent de l’oxygène et du piquant, en allant plus loin que le sens commun, avec des sous-entendus. Ce pourrait être la quintessence de la langue écrite, en s’écartant des sentiers battus… Il en est de même en Gascogne. Ces expressions relient les différentes périodes de l’histoire de cette langue ; l’ancien y côtoyant le plus récent. Locutions et proverbes peuvent en faire partie par l’intermédiaire des locutions proverbiales. •Tout d’abord, les expressions font la part belle au bon sens, qui semble s’amenuiser pour les nouvelles générations. Elles rappellent des vérités basiques qui se rattachent à des lapalissades : Ploja o calor, tostemps que cau l’apric (qu’il pleuve ou qu’il fasse chaud, il faut toujours s’abriter) ; Que vau miélher un pinsan a la man qu’ua grua au cèu (il vaut mieux un pinson à la main, qu’une grue au ciel). En d’autres termes, un tien vaut mieux que deux tu l’auras. / Quan las huelhas son cadudas, los nids que paréishen (quand les feuilles sont tombées, les nids paraissent) -tout finit par se savoir, l’habit ne fait pas le moine – •Les expressions avertissent, conseillent le locuteur et le lecteur, souvent en faisant des comparaisons directes ou indirectes. Elles prennent la forme de proverbes en rimant pour que l’idée ou le concept de base soit mieux intégré dans les esprits. Elles sont souvent comprises dans des métaphores en général issues du monde agricole ou de la nature. Elles contiennent souvent des sous-entendus qu’il faut lire entre les lignes, soit au sens figuré. Qu’a un plap de soja negra dessús (il a une tache noire sur lui) -il a commis une faute, il a un crime sur la conscience- •L’ironie est très présente, conséquente de l’état d’esprit gascon, tout comme la force de l’autodérision. Cette ironie peut prendre toute la place pour parfois se suffire à elle-même, tel …Seriós com un as de pica … (sérieux comme un as de pique) en laissant libre cours à la subjectivité du lecteur-auditeur. Aqueth cotèth que talha desempuish l’aiga dinc au sable … (ce couteau coupe depuis l’eau jusqu’au sable) ou bien Que talha com los meis jolhs. (il taille comme mes genoux) -il ne taille pas du tout- Parfois l’image est osée pour mieux en faire ressortir le sens caché : Curiós com un pòt de crampa espotringlat (curieux comme un pot de chambre ébréché) et tient de la poésie. Plusieurs d’entre elles se déclinent sous la forme d’un dialogue, en général au détriment de celui qui questionne. « Entà qu’es aquò ? – Entà har parlar los pècs e har arríder los sages» -en réponse à quelqu’un de trop curieux- (c’est pourquoi faire çà ? – Pour faire parler les imbéciles et faire rire les sages) ou bien : « Quin atge as ? – Vint ans ! – Oh ! e los de titar-popar ». -se dit lorsqu’une personne ne veut pas avouer son âge réel- (Quel âge as-tu ? – vingt ans ! – Oh! plus celui de têter...) •A un vantard, glorieux, il se répond : « Ah ! qu’ètz lo vailet deu haur, que vatz cuélher lo huec a chivau ?» (Ah! vous êtes le domestique du forgeron, vous allez chercher le feu à cheval ?) – (Que’u sembla d’estar perrode Carlamanha ) (il s’imagine qu’il est preux, grand seigneur de Charlemagne) -dans ce cas, le mot perro est volontairement ambiguë, car il veut dire chien en espagnol- « Quau ei mès arriche ? Aqueth cantaire qu‘a un palai en argent ! – Bòh, jo qu’è ‘t cèu ena boca » -le contenu ironique de cet échange fictif repose sur la bivalence du mot “palai” à la fois palais et palais de la bouche- •Les expressions sur un même sujet se multiplient souvent, comme la présentation des riches : Qui a bèth chivau a l’escuderia, n’es pas hontós d’anar au pas (celui qui a un beau-bon cheval à l’écurie, n’a pas honte de marcher au pas) ou Que pòt marchar a pè e a chivau (il peut marcher au pas ou à cheval -selon son envie-) De même que les riches, les orgueilleux ne sont pas ménagés : Ne’s hica pas la man au cap per un pedolh (il ne met pas sa main sur la tête pour un pou -en parlant d’un orgueilleux qui a fait fortune-) -il ne s’abaisse pas pour des tâches jugées subalternes- •On n’oublie pas de jouer avec les mots (synonymes ou homonymes) pour le seul plaisir, sans chercher un sens caché.. encore que… : Quan gahan un gai, que’n gahan dus (quand on attrape un geai, on en attrape deux ) -le mot gai signifiant à la fois le geai et la joie-. L’humour s’instille presque toujours en filigrane. •Parfois on y constate le goût du détail, la finesse de la comparaison : A tu lo pop e a jo le hroment (à toi l’enveloppe du grain et à moi, le blé) -se dit lorsqu’on entend le bruit d’une chute, soit à toi rien du tout et à moi le profit- •L’exagération est extrêmement fréquente : Que minjaré dab la mort aus pòts (il mangerait avec la mort aux lèvres) ; Har móler los dus molins (faire moudre les deux moulins -manger avec avidité des deux mâchoires-) .. Balhar un lavament dab tachetas ( donner un lavement avec des clous pour les sabots -tirer un coup de fusil- ) … Trucar dab lo cap d’ua shardina sus l’enclumi deu haur (taper avec la tête d’une sardine sur l’enclume du forgeron) -exprime une action complètement débile-. Se tirar lo vènte lunh de l’esquia (soulever-gonfler son ventre loin de l’échine– se rassasier, faire bombance) Balhar un còp de coshinèra (literie) est plus élégant que dire aller faire la sieste •A l’occasion on crée des néologismes, permis par la plasticité de cette langue. Celui-ci est optimiste : N’i a pas nat perrachàsqui ne tròbi son esclopichàs ( il n’y a pas de gros pied qui ne trouve -parvint à trouver- son gros sabot) … ou qui qu’on soit, qui qu’on soit, on ne peut manquer de trouver sa moitié, son double ! Par contre la suivante qu’on pourrait juger équivalente n’a pas du tout le même sens : Ne i a pas jamei l’esclòp que non sia lo pè (il n’y a jamais de sabot sans pied) celle-ci signifiant « à charge de revanche ».. tu auras le retour du bâton. •Certaines expressions sont empreintes de poésie : estar com un crèc sus ua jauga (être comme le traquet (oiseau) sur un jonc.) Ce qui n’empêche pas l’ambiguïté de la lecture. On peut voir cette expression comme l’équivalent de « faire le beau », ou bien « être sur le qui-vive, en quart d’œil, aux aguets ». L’un n’empêchant pas l’autre d’ailleurs. Il est très courant qu’un seul mot quel qu’il soit dans n’importe quelle langue porte en lui-même potentiellement plusieurs valences de sens, jusqu’à la contradiction dans des cas limites, ce qu’on peut retrouver dans le gascon. •Les comparaisons sont légion : Que cau préner lo drap suvant la lisièra e la hilha suvant la mair -si la bordure est bonne, le drap sera bon, de même pour le couple mère-fille- •Les jugements sur des personnes peuvent prendre un tour acerbe. Après les riches et les orgueilleux, les fainéants ne sont pas ménagés : Lo qui’s bota sus un chaminau,arré ne vau (celui qui se met sur un chenet spécial au haut arrondi -pour se réchauffer agréablement-, ne vaut rien.) ; Se forcerà pas la vea petèra (il ne se forcera pas la veine du cul) ; Qu’aima tant lo tribalh, de fòrça qui l’aima, que s’i seiré dessús (il aime tant le travail, qu’il s’assoierait dessus) Ne’s muda pas mei qu’un pòrc qui’s hrega (il ne bouge – se déplace- pas plus qu’un porc qui se frotte) -imagé- •Les hypocrites ne sont pas non plus épargnés : L’òmi faus quan ditz Jan, que cau enténer Martin (quand l’homme faux-hypocrite dit Jean, il faut entendre Martin) -il faut prendre le contre-pied de ce qu’il dit- •Les exploiteurs souvent confondus avec les avares, ne sont pas oubliés : Cau que sia ras on non pòt pas pàisher (il faut -vraiment- que l’herbe soit rasée pour qu’il n’aille pas y paître) -se dit d’un exploiteur qui sait ou qui essaie de tirer parti de tout- •Il faut parfois passer par plusieurs étapes de compréhension : Qu’a hicat la micha a la caudèira → il a mis la miche sur la chaudière → il a enfoncé le béret dans sa tête- → il est « prêt à faire du rentre-dedans ». •Le seul petit mot de « mat » dévoile un monde à lui tout seul. C’est la partie du sillon où l’on jette la semence ; il s’agit d’une multiplication de réceptacles aléatoires. C’est l’électron libre de la physique quantique… il y a des probabilités qu’il soit ici ou là.. . Dans cette configuration il y a des endroits plus faibles que d’autres, où le grain est plus susceptible d’être la proie des vers selon son emplacement, ce que traduit ainsi l’expression : lo vèrmi que sap trobar lo mat ; que i a mei d’un mat delong la cau (le ver sait trouver le « mat » car il y a plus d’un « mat » tout au long du sillon.) Sur le nombre il y a forcément un point faible, un maillon faible. On pourrait étendre cette expression à « les gens malins (représentés par les vers) savent trouver le point faible chez autrui ». Celui qui jette le grain dans le sillon agit aussi « au petit bonheur la chance ».
*Dernier livre publié : le « Dictionnaire des vallées et du piémont béarnais » ~novembre 2018~ *Prix Simin Palay (pour l’ensemble de mon œuvre) ~novembre 2020~
Je vous propose de faire le point en gascon sur cette longue période d’embarrament (confinement)
Où en est-on ? que pudem a l’embarrat -nous sentons le renfermé- ; que demoram entutats, a la tutèra (antre, grotte) ; que demoram encornerats -tapis dans un coin de la salle- ; encornerà’ s -se rencoigner, se mettre au coin du feu, s’installer dans un coin, le cornèr- ; encahornats -cachés, retirés, logés dans une tanière, dans un coin obscur et secret- ; encuhorrats, enclotats -enfoncés dans un trou, retirés du monde- ; encuhornats -bloqués comme dans un four-; encucats ; víver com ua cuca, réfugiés dans un creux, un endroit sombre comme le fait la cuca, la blatte- ; en.horatats -cachés, retirés de la société, installés au fond d’un trou- ; encavat -tapi dans une cave, caché dans un trou, un creux- ; en.hornats -comme enfournés- encornerats -rencoignés, au coin du feu, installés dans un coin, le cornèr–
Que devient-on ? monarro -personne peu gracieuse, boudeur, à la mine renfrognée- ; huco -peu sociable, méfiant, sauvage- ; tinhahús -taciturne, peu sociable, sournois- ; tumahus -d’humeur sombre, renfrognée, repliée sur elle-même, sournoise- ; ahumat -peu sociable, enfumé comme un jambon- ;arrevencèr.a -irascible, contrariant- ; arreganchat.ada -contrariant, rouspéteur- ; hrontèr.a -grossier, brutal- ; carranhós.a -grincheux, âpre- ; bossalon (frelon) -individu agaçant, bruyant, remuant, s’occupant inutilement-
Que peut-on faire pour tuer le temps : har cent lègas autorn d’un caulet -cent lieues autour d’un chou- ; har pishar las clocas ; har com lo pinsan, partir adara, tornar adarron ; eslimacar lo casau ; eslimacà’s lo cervèth (très utile).
-On peut s’attacher à des taches subalternes comme cabinetejar -trafiquer, fouiller dans ses armoires, déplacer et remettre- ; un proverbe nous conseille pour passer le temps : qui pedaça, son temps passa ; qui non hè arren tanben (faire et défaire, c’est toujours travailler/s’occuper) ; brasoquejar -attiser le feu- ; cauhinà’s -rester toujours au coin du feu-
–On devient casanier : casaliquèr, maisoèr… ours mal léché: cuca, barbau, barbalò (insectes) -sournois, renfrogné, asocial-
-Pour les femme d’intérieur, il se dit : har la cloca ; har la Maria-brasòc ; còaca -vieille femme qui reste au coin du feu- ; barbolèra -femme qui reste au coin du feu, à côté de la barbòla (cheville fendue servant de chandelier)-
Certains s’agitent d’impatience, ne tiennent pas en place : que trepitan ; tabarnejan -s’agitent comme les taons (tabard) – ; d’autes qu’an qu’an bròcs au cuu -agités, remuants, intenables- ; que jupiteran (plusieurs sens) ; trebàten -se démènent, se débattent- ; lo mei tarrible qu’ei de trafanar -être toujours en mouvement, frétiller, tracasser, être comme un rat empoisonné-. Certains deviennent mirondèu -tête légère, un peu folle, qui ne tient pas en place, affairé à des futilités- ; sarpatan.a -personne remuante qui ne tient pas en place- ; autres agités : tarabastèr ; arpatejaire -remuant, tracassier-. Autes que honejan -font de grands gestes dans le vide, comme qui actionne une fronde- -Certains sont comparés à la balaguèr.a, le puissant vent du sud ; pour désigner une personne active, remuante, voire incontrôlable- ; viroliu a le même sens. Pour ceux qui ne tiennent pas en place on dit : lo molet que’u prud ; qu’a minjat crabòt (ne pas confondre avec « har l’uelh de crabòt » qui est partir dans l’autre monde) ; qu’a argent viu dessús -qui ne tient pas en place, actif, remuant- ; non pòt pas càber a la pèth -il/elle ne peut contenir dans sa peau, turbulent -autre sens de vaniteux qui se gonfle- Pour se dégager d’une position gênante (sortir de l’ornière) : que’s dit : tirà’s d’un desencombre -position embarrassée- ; desentravà’s ; desglontir -dégager, désembourber- ; desencatalinà’s -se secouer, sortir de sa torpeur-
•On voudrait donc: har sortir lo crepaut deu horat ; desempetegà’s -se dépêtrer, se dégluer, se sortir d’embarras- ; alatà’s -se détendre, aspirer profondément- ; aisinà’s -prendre enfin ses aises, se décontracter en laissant les soucis de côté- ; desagorrupí’s -se détendre, se dégourdir, quitter son air renfrogné- ; desahumà’s -se désenfumer, sortir, se mettre au grand air, dégager son esprit des idées qui le troublent- ; desencatalinà’s -se dégourdir, sortir de sa torpeur- ; desagroà’s -se désagréger de la torpeur, se secouer, se dégourdir-; desentutà’s, destutà’s -sortir de son trou, s’arracher à la maison, prendre une bouffée d’oxygène-
Nous attendons donc impatiemment l’heuredu déconfinement ; de desacessà’s (sortir de son abri) ; desentutà’s ; desencahorà’s ; descahorà’s -sortir d’une caverne- ; desclastrà’s, desenclaustrà’s -sortir du cloître- ; desenconhà’s -quitter son coin, son repaire- ; descucà’s -sortir de son repaire comme la blatte-
Car enfin, nous pourrons bouger à volonté :
bolegar mei que mei -remuer ad libitum- ; esbate’s com un pèc -s’ébattre- ; segotí’s la pèth -se secouer- ; dà’s torn -se promener où bon nous semble- ; dà’s ua desgordida -se donner du mouvement- ; hà’s anar la codena -trimballer sa couenne par monts et par vaux- ; har córrer la sabata -faire courir la savate- ; dà’s ua tranlada -s’ébattre, danser pour danser- ; ancar -actionner les hanches, marcher vivement- ; arcandar, arcandejar -aller et venir où bon nous semble- ; desborregà’s -se réveiller, se secouer, se remuer, se dégourdir, contrairement à la borrega, vieille brebis–
Enfin nous serons sortis d’un mauvais pas : virat-s’at ; acampats ; tirar-se’n shens peishic ni pelat ; tirats de la hanga ; desempenats, desengravats ; destramalhats -se sortir d’une affaire embrouillée- tirats d’ua malavirada ; passar lo saut ; tirats de l’arroderat (ornière)-
… et de son isolement : sortir a la lutz -se montrer au grand jour- ; desenhoratats ; desenhornats -sortir de chez soi- ; desencahorats -sortis d’une caverne, d’une cachette-
Afin de :
•Prendre ses aises en toute décontraction : aisà’s ; eslasà’s ; esvagà’s -se donner du plaisir, se délasser- ; prosejar -prendre le temps de parler tranquillement tout en se promenant- ; alaisà’s ; alatà’s -se détendre, aspirer profondément- ; aisinà’s ; desagorrupí’s -se détendre, se dégourdir, quitter son air renfrogné- ; desahumà’s -sortir, se mettre au grand air, dégager son esprit des idées qui le troublent- ; desamorrí’s -se désengourdir, guérir du tournis- ; desencatalinà’s -se dégourdir- ; desagroà’s -se désagréger de la torpeur, se secouer, se dégourdir-
Et nous aurons:
Ua jòia destermenada -joie sans limite- a har-se’n tocar los pès au cuu, en ayant la poriqueta, la gatina -être sur un petit nuage- ; heureux comme : urós com un saumon au gave ; urós com arrats au palhèr, au burguèr ; urós com pedolh en perissa (tignasse). Nous pourrons alors hà’s ua pinta de bon sang et pousser anilhets et arrenilhets -cris de joie ioulés- dans une gueuda -état de liesse, réjouissance générale-
Pour célébrer la libération nous ferons un pic au crimalh (marquer l’événement d’une pierre blanche) en hicar la pora au topin -signe d’heureux événement.