Gasconismes

Couverture dictionnaire tournures et formules gasconnes

Parution  décembre 2022

Dictionnaire des formules et tournures gasconnes

Format 24×8 cm ; 410 pages, illustrées
•Locutions, expressions, proverbes, citations, etc.
•5.235 occurrences
•48 000 mots ou phrases.

Prix du livre : 29 € 

          Certains d’entre nous -gens du terroir- sont moqués par les « franchimands » bon locuteur en français réfutant notre langue locale perçue comme un vulgaire patois. Ils ignorent que ce « patois » est une véritable langue, possédant tous les ingrédients de n’importe quelle langue du monde. Elle a des règles, une syntaxe, sa conjugaison et ses tournures propres. On pourrait penser que les formes grammaticales sont sensiblement équivalentes au niveau des langues romanes, notamment entre le gascon et le français. Il n’en est rien. Indépendamment de la grammaire basique qui possède ses propres règles, les différences de formes de construction se révèlent à travers de nombreuses phrases courantes et expressions. Déplacement et changement de prépositions, d’adverbes.. Remplacement du verbe être par le verbe avoir et inversement. Déplacement ou rajout des pronoms personnels, très mouvants en gascon. Il en est de même avec les articles qui s’absentent et resurgissent  où on ne les attend pas… Du point de vue du français, « le gasconisme est une façon de parler et d’écrire empruntée du dialecte gascon et qui constitue une incorrection en français. »

En fait, un gasconisme est une traduction littérale -parlée ou écrite- du gascon au français comme une translation avec la reproduction d’une forme grammaticale particulière gasconne sur la structure française. Ce qui peut donner une fausse impression de charabia a des fondements profonds.         

Quelques gasconismes

« Rectifications » en gras dans la version française
            (Phrase d’origine –> traduction)

•Ne vau pas jamei (je ne vais pas jamais)

•Que trobè dus veires de copats (il trouva deux verres de cassés)

•Si n’ès pas malaut, jo que’n soi (si tu n’es pas malade, moi j’en suis –je le suis)

•Ua tonha autan gròssa com un ueu (une bosse aussi grosse comme un œuf –qu’un oeuf)

•Qu’arribava de missa (il arrivait de messe –de la messe)

•Que vieneràs après vrèspas (tu viendras après vêpres -après les vêpres)

•Que l’arribarà un còp o aute (ça lui arrivera une fois ou autre -ou l’autre)

•Que serèi aquiu en mieja òra (je serai là dans une demie heure –dans demie heure)

•Qu’èi arrecebut ua letra de las toas (j’ai reçu une lettre des tiennes -de toi)

•Que’s quitè la camisa (il enleva la chemise –sa chemise)

•Pren-te lo capèth ! (prends-toi le chapeau ! –prends ton chapeau)

•Que’m la hicarèi a costat (je me la mettrai à côté –je la mettrai côté de moi)

•Que soi estat malaut (je suis été malade –j’ai été malade)

•Ne t’as pas lavat las mans (tu ne t’as pas lavé les mains –tu ne t’es pas)

•As anat véder aquò (as-tu allé voir cela? –es-tu allé)

•Quan soi volut baishar (quand je suis voulu descendre –quand j’ai voulu)

•Que s’a pensat tuar aqueth malhurós (il s’est pensé tuer ce malheureux – il a failli se tuer)

•Que t’a cridat a tu tanben (il t’a grondé à toi aussi –toi aussi)

•Que’m soi trobat aqueth bonet (je me suis trouvé ce béret –j’ai trouvé)

•Quan t’enmaliràs, que m’ei parièr (quand tu te fâcherais, ça m’est égal –quand bien même)

•La barrica que se’n va (la barrique s’en va -se perd

•Ne t’i védes pas ? (tu ne t’y vois pas ? –tu n’y vois pas ?)

•Dus pomas de la rojas (deux pommes des rouges  –deux pommes rouges)

•Qu’ei lo terrenh qui s’at vòu (c’est le terrain qui se le veut –qui veut ça)

•Que’s ved que vòu plàver (on voit qu’il veut pleuvoir –qu’il va)

•Si pensas que se’n da (si tu crois qu’il s’en donne du souci –qu’il se fait du souci)

•As enviat lo bestiar aqueste matin ?  (as-tu envoyé les bêtes ce matin ? –as-tu lâché)

•Que jogavan a las cartas (ils jouaient aux cartes)

•Ne pòdes pas hà’i dab eth (tu ne peux pas y faire avec lui –te mesurer à lui, lui tenir tête)

•Non se n’i dava pas briga (il ne s’en donnait pas du tout –il ne s’en faisait pas)

•Que voletz ? ne’m poish pas mei (que voulez-vous ? je n’en peux plus –je n’en puis plus)

•Pòrta-te’n aqueth tistalh (porte-toi ce panier –emporte ce panier)

•Que  te’n pòdes hidar a l’oncon (tu peux t’en rapporter à ton oncle –tu peux avoir confiance en lui)

•Que m’estimi miélher (je m’estime mieux –je préfère)

•Los joens qu’aiman d‘estar libres (les jeunes aiment d’être libres –aiment être libres)

•Lo monde que son braves (les gens sont braves)

•Que’s signa Casalòt (il se signe Casalòt –il s’appelle Casalòt)

•Que’m soi copat la cama (je me suis coupé la jambe –cassé la jambe)

•Que’m cau anar tau medecin (il me faut aller au médecin –je dois aller chez le médecin)

•Que m’agradan mei las ceresas que non pas las ahragas
(elles me plaisent plus les cerises que non pas les fraises)
(je préfère les cerises que les fraises)

•Qu’aimi miélher la mia caseta que non pas lo castèth vesin
(j’aime mieux ma maisonnette que non pas le château voisin –que le château voisin)

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